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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 HISTOIRE du MAROC

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Pierre AUBREE
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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyMar 31 Déc - 9:17

page 42

HISTOIRE du MAROC - Page 3 25-his10

- RABAT. La tour Hassan.
La tour Hassan s'élève tout près de la ville indigène de Rabat et en face de Salé, sur une falaise dominant le bou Regreg. C'est le minaret, haut de 66 mètres, que Yacoub el Mansour construisit au XIIe siècle.

... dit-on, cent mille hommes. C'était la revanche de la défaite que les chrétiens avaient subie à Xérès en 711. Les Musulmans ne possédaient plus en Espagne que le petit royaume de Grenade.

LECTURE

LA   TOUR HASSAN
II n'est pas facile de dégager la physionomie d'un souverain du XIIe siècle à travers des écrits dénués de critique. Mais les pierres sont plus éloquentes que les hommes. Alors que tout décline autour d'elles, au milieu de la barbarie des nouvelles générations, elles conservent intacte la pensée du fondateur. Un monument, c'est de l'histoire vivante.
Telles, à Rabat, la tour Hassan; à Séville, la Giralda, et à Marrakech, la Koutoubia, ces trois sœurs, filles de l'émir Yacoub el Mansour.
Et d'abord on est frappé du choix des matériaux. Alors que les ...


Dernière édition par Pierre AUBREE le Mar 31 Déc - 9:50, édité 2 fois
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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyMar 31 Déc - 9:23

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 26-his10

... monuments de l'Islam africain sont trop souvent des amas de pisé grossièrement enduit de chaux, ceux-là seuls construisent en pierres solides, qui ont, fût-ce pendant une heure, le sens de l'éternel. Si l'on veut juger de la force et de la volonté du prince almohade, ce n'est point seulement à Séville qu'il faut aller : la Giralda, transformée en clocher chrétien, a été plus ou moins défigurée par des réparations successives. C'est à Rabat, ou plutôt sur le plateau dénudé qui domine la ville. Là subsiste, dans l'abandon et la misère, au-dessus du Maroc fangeux qui grouille à côté, une Giralda découronnée, foudroyée depuis cent cinquante ans : le consul Chénier, père du poète, constatait déjà que la foudre l'avait fendue en deux ; elle est cependant toujours debout, dans sa grâce et dans sa majesté. L'arête vive de ses angles est aussi nette, les entrelacs de ses quatre faces aussi fermes que le jour où le sultan Youssef vint inaugurer la mosquée dont les débris gisent à terre.
Ces trois tours célèbres ne valent pas seulement par la masse et par l'équilibre. Leur forte carrure, leurs proportions à la fois élégantes et robustes, la sobriété des arabesques, le goût sévère qui les encadre et les contient, sans leur permettre de rompre l'unité de l'ensemble, tout porte l'empreinte du sultan magnanime, restaurateur de la foi, conservateur de la tradition, et, on peut le dire, véritable fondateur de la religion marocaine.
La mosquée de Cordoue, avec ses arcs monotones coupés de merveilleux mirabs, dans lesquels la riche imagination des Ommiades s'est donné carrière, raconte le triomphe et l'éclat du pouvoir absolu et, au-dessous, l'égalité dans la servitude. L'Alhambra de Grenade est un chant voluptueux, inventé tout entier pour le plaisir du maître. Les minarets almohades s'adressent à la foule des croyants et sont les plus magnifiques exemplaires d'une religion fière et forte, à l'usage de tout le monde. Ils sont faits pour un peuple ennemi du faste oriental. Je dirais presque que cette architecture religieuse, par son élégante simplicité, ressemble au costume habituel des sultans du Maroc : on sait que, presque toujours drapés de blanc, ils ne se distinguent de leurs sujets que par la finesse de l'étoffe.
Aussi les trois tours carrées de Youssef, si parfaitement adaptées au génie berbère, ont-elles une innombrable postérité. Presque tous les minarets de l'Afrique du Nord ont été construits sur ...


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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyMar 31 Déc - 9:31

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 27-his10

- SALE. — Bab Mriza.
Bab Mriza, ou porte  des  Corsaires, date de l'époque  Mérinide (XIVe s.). Son  ogive monumentale, très élevée au-dessus d'un  seuil  actuellement ensablé, laissait passer un canal mettant en communication, avec le Bou-Regreg, le port   intérieur  de   Salé, comblé par les alluvions et occupé aujourd'hui  par le  mellah  (quartier juif). Ce port  était le  refuge des célèbres corsaires  salétins.

... ce modèle, si différent de la fusée légère du minaret oriental. Le minaret berbère, plus massif, tient fortement au sol et se permet moins de caprices. De Tanger à Tunis, et de Tripoli à Marrakech, on pourrait inscrire sur ces innombrables tours carrées la formule de Youssef : « Louange à Dieu l'unique ! ».

René MILLET, (Les Almohades.)
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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 11:10

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 28-his10

- FÈS. Timbres de l'horloge de la médersa Bou Ànania.
Cette médersa,la dernière élevée par les Mérinides,est à la fois un collège et une mosquée. La décoration en est très variée et très riche. Les treize timbres de bronze, placés sur des consoles de cèdre sculpté, que la gravure représente, formaient un carillon dont le mécanisme d'horlogerie a disparu, ainsi que les poids qui devaient frapper sur les timbres.

CHAPITRE VI

Les Mérinides (XIIIe=XVe siècles)

SOMMAIRE
Venus du Tafilalet, les Mérinides s'établissent d'abord dans la vallée de la Moulouya, puis dans tout le Nord marocain. Un de leurs chefs, Abou Youssef, s'empare de Marrakech (1269), puis Aboul Hassan, après la prise de Tlemcen, reconstitue l'empire des Almohades.
C'est sous les Mérinides que fut organisée la guerre de course contre les Chrétiens. Les Portugais et les Espagnols réussirent néanmoins à s'installer sur les côtes du Maroc ; les Musulmans furent même définitivement chassés de l'Espagne après la prise de Grenade (1492).

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 11:16

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 29-his10

1. L'origine des Mérinides. — Au contraire des Almoravides et des Almohades qui avaient d'abord conquis le Maroc dans un but de propagande religieuse, la tribu berbère des Béni Mérin, venue du Tafilalet pour occuper toute la vallée de la Moulouya, n'avait aucune ambition de cet ordre.
Ils avaient été refoulés dans le sud du Maroc oriental par l'invasion hilalienne (1058). Vaincus par Abd el Moumen, ils préférèrent se retirer au Tafilalet plutôt que de se soumettre. Ils remontèrent peu à peu vers le Nord et s'installèrent dans la vallée de la Moulouya, profitant de la faiblesse des derniers Almohades. Ceux-ci leur concédèrent le territoire usurpé et les chargèrent même de contenir les ennemis de la région de Tlemcen.

2. Les conquêtes des Mérinides. — Comme les Francs, payés par les empereurs romains pour défendre le Rhin, les Béni Mérin devinrent des alliés dangereux, et envahirent le pays qu'ils devaient protéger. Ils s'avancèrent vers l'ouest, suivant la voie naturelle des invasions, s'emparèrent de Taza (1216) et se précipitèrent sur la région de Fès et la vallée du Sebou, saccageant tout sur leur passage et imposant tribut aux Arabes qui y étaient établis. Ils furent bientôt maîtres de tout le Nord marocain.
Abou Youssef (1258-1286) conquiert Marrakech en 1269, et les Almohades disparaissent ainsi de l'histoire. Il soumet ensuite le Sous et le Drâ. Tout le Maroc obéit alors aux Mérinides. La ville de Fès devient une véritable capitale, et possède une cour où les réfugiés espagnols apportent les raffinements de la civilisation andalouse ; elle s'embellit de palais qui furent l'origine de Fès Djedid.
Abou Youssef meurt en Espagne, où il était allé soutenir le roi de Grenade, en butte aux attaques incessantes des Chrétiens.

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 11:20

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 30-his10

- TLEMCEN. La Mansourah.
On aperçoit encore, de la route ou de la voie ferrée, les ruines rouges de la ville édifiée par Abou Yacoub, pendant qu'il assiégeait Tlemcen. Le minaret reproduit celui de la tour Hassan, à Rabat.

L'expansion fut plus difficile du côté de l'est, où les Mérinides se heurtaient au royaume de Tlemcen. Abou Yacoub (1286-1307) assiégea la ville pendant neuf ans, sans pouvoir s'en emparer. On voit encore les ruines de la Mansourah, ville qu'il édifia à côté de Tlemcen, durant ce long siège, où la population dut manger de la chair humaine, mais refusa de se rendre. Abou Yacoub fut assassiné, et Tlemcen ne fut prise que trente ans après par Abou'l Hassan (1331-1348), qui, au XIVe siècle, établit sa prépondérance sur toute l'Afrique du Nord et reconstitua l'empire des Almohades. Mais ce dernier ne put empêcher la « reconquista » de se poursuivre en Espagne ; son armée fut écrasée à Tarifa, en 1640, par les armées d'Alphonse XI de Castille et d'Alphonse IV de Portugal.

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 17:18

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 31-his10

3. Les corsaires. —  Les Mérinides armèrent une flotte puissante et organisèrent, pour lutter contre les Chrétiens, une guerre de course sauvage et fructueuse. Montés sur des bateaux  légers et rapides, les corsaires  s'attaquaient aux navires, ou débarquaient à l'improviste sur les côtes, pillaient et emmenaient les passagers ou les habitants, et les réduisaient à l'esclavage.
Jusqu'au XIXe siècle, les corsaires ont fait régner la terreur dans le bassin méditerranéen et dans l'Atlantique, particulièrement dans les parages du Maroc. Salé devint un véritable nid de pirates. Cervantes et Robinson Crusoë, ont séjourné comme esclaves dans cette ville.
Enrichis par la course, les souverains mérinides furent, comme les Almohades, les protecteurs des arts. Ils bâtirent à Salé, la Medersa ; à Rabat, les Oudaïas et le Chellah ; à Fès, de nombreuses mosquées, des medersas (Seffarine, Attarine, Bou Anania) qui sont encore un des attraits de cette ville.

4. Les derniers Mérinides. — Le règne d'Abou'l Hassan est à la fois l'apogée de la  puissance des  Mérinides et le commencement de leur décadence.
Ses successeurs ne font que passer sur le trône de Fès et, comme les rois fainéants, ils laissent tout le pouvoir aux vizirs.
Au XVe siècle, la décadence des Mérinides est complète. Ils se partagent en trois familles qui régnent à Fès, à Marrakech, au Tafilalet, et se font une guerre féroce.
Les derniers Mérinides disparaissent au début du XVIe s., au moment où l'installation des Chrétiens sur les côtes du Maroc provoque une réaction islamique très violente contre les envahisseurs. C'est la dernière des dynasties berbères.
Cette succession de dynasties, qui grandissent et meurent, ...
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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 17:43

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 32-his10

- RABAT. La porte de Chellah.
Cette porte curieuse, dont le caractère est très particulier, donnait accès dans une kasbah servant de nécropole aux Mérinides. C'est là que se trouvait auparavant le poste romain de Sala Colonia, puis une ville indigène, qu'on abandonna au XIIe siècle pour s'établir à Salé.

... est bien caractéristique de l'histoire du Maroc. En s'appuyant sur des tribus guerrières, préoccupées surtout de butin, même quand elles font de la propagande religieuse, chacune d'elles réussit d'abord à détrôner des souverains affaiblis par une vie de luxe et de plaisirs ; puis, en s'installant à leur place, elle perd ses qualités viriles et devient à son tour une proie facile pour de nouveaux conquérants.

5.  Les conquêtes des Espagnols et des  Portugais. — Ce sont les Musulmans du Maroc qui, du Xe au XIIIe siècle, avaient retardé la décadence des Musulmans d'Espagne. A la fin du XIIIe siècle, il ne restait aux  Musulmans que le royaume de Grenade, dans l'extrême sud de la péninsule. Ils s'y maintinrent encore durant près de deux siècles, mais ...
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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 17:49

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 33-his10

- FES. Les tombeaux des Mérinides.

Fès était la capitale préférée des Mérinides, tandis que les Almoravides et les Almohades se plaisaient surtout à Marrakech, plus proche du pays d'où ils étaient originaires. Ces misérables restes d'une période de splendeur s'élèvent sur une colline d'où l'on a un merveilleux panorama sur Fès Bali et Fès Djedid.

... lorsque les deux royaumes d'Aragon et de Castille se trouvèrent réunis sous Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, le royaume de Grenade fut conquis dans l'espace de dix ans. Après huit mois de siège, la ville de Grenade fut prise et le dernier roi, Boabdil, dut se retirer au Maroc (1492). La reconquête de l'Espagne par les Chrétiens était achevée. Non seulement les Berbères du Maroc ne repasseront plus le détroit de Gibraltar, mais l'Espagne, devenue l'une des plus grandes puissances du monde, et le Portugal, enrichi par ses découvertes maritimes, étaient déjà venus porter la guerre au Maroc. Les Espagnols avaient pris Melilla, Larache ; les Portugais s'étaient emparés de Ceuta (1415), Anfa (Casablanca), Tanger (1471), Safi, Azemmour, puis fondèrent Fédalah, Mazagan et Agadir. C'est ainsi que pendant ...

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 17:55

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 34-his10

... tout le XVe siècle, au moment où, en Espagne avec Ferdinand et Isabelle, en France avec Louis XI, le pouvoir royal triomphe des dernières résistances de la féodalité et fonde de grandes nationalités modernes, le Maroc divisé, en proie au pire désordre, ne peut maintenir son intégrité. Il se fige désormais dans le passé, tandis que les puissances européennes développent leur prospérité et leur civilisation.

LECTURE
LES CORSAIRES DE SALÉ
Robinson Crusoë, avant d'arriver dans l'île déserte, où il devait passer vingt-sept ans, fut capturé par les corsaires de Salé. Voici le récit de cette capture :
...J'éprouvai de grandes mésaventures. D'abord, en nous dirigeant vers les Canaries, pour passer entre ces îles et la côte d'Afrique, nous fûmes surpris, pendant le crépuscule du matin, par un corsaire turc de Salé. Il nous donna la chasse à toutes voiles. De notre côté, nous déployâmes toutes les nôtres; mais le pirate gagnait toujours sur nous, et ne pouvait manquer de nous atteindre en peu d'heures; nous nous préparâmes donc à combattre. Nous avions douze canons et le forban en avait dix-huit.
Vers trois heures après-midi il était sur nous ; mais comme il nous prit en flanc par méprise, au lieu de nous prendre en poupe comme il en avait l'intention, nous portâmes huit de nos canons du côté attaqué et lâchâmes une bordée qui fit reculer l'assaillant, non toutefois sans qu'il ripostât à notre feu, en joignant à la décharge de ses canons celle de la mousqueterie de deux cents hommes qu'il avait à bord. Pas un de nos gens ne fut atteint, et tous gardèrent leurs rangs bien serrés. Le Turc se prépara à une nouvelle attaque, et nous à la défense; mais cette fois, il nous aborda par l'autre côté et jeta soixante hommes sur notre pont, lesquels se mirent sur-le-champ à couper et hacher notre voilure et nos agrès.



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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyJeu 2 Jan - 17:59

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 35-his10

Nous les reçûmes avec des mousquets, des demi-piques, des grenades et autres armes, et deux fois nous les chassâmes de notre pont; enfin, pour abréger cette triste scène, le bâtiment ne pouvant plus tenir la mer et trois de nos hommes ayant été tués et huit autres blessés, nous fûmes forcés de nous rendre, et l'on nous emmena à Salé, petit port de la côte de Barbarie.
Je ne fus pas aussi maltraité par les Maures que je le craignais dans le premier moment, et l'on ne me conduisit point, comme le reste de nos gens, à la résidence de l'empereur, dans l'intérieur du pays, mais le capitaine me garda pour sa part de la prise, parce que j'étais jeune et capable de lui être utile.
Comme mon nouveau patron, ou, si vous voulez, mon nouveau maître, m'avait emmené dans sa maison, j'espérais qu'il me prendrait avec lui lorsqu'il irait en mer, et comme sa destinée était d'être tôt ou tard fait prisonnier par un vaisseau de guerre portugais ou espagnol, je recouvrerais un jour, de cette manière, ma liberté. Mais cette espérance ne tarda pas à s'évanouir ; lorsqu'il s'embarqua de nouveau, il me laissa à terre pour soigner son petit jardin et pour remplir les fonctions habituelles d'un esclave dans sa maison. Au retour de son expédition maritime, il m'ordonna de coucher dans sa cabine pour tenir en ordre le navire.
Étant à bord, je ne songeais qu' à m'échapper et à chercher un moyen de délivrance ; mais, après y avoir bien réfléchi, je ne trouvais aucun expédient capable de satisfaire un esprit raisonnable, ni qui parût tant soit peu plausible.
Je n'avais personne pour conférer sur ce sujet, personne qui voulût s'embarquer avec moi ; je n'avais nul compagnon d'esclavage, pas un seul Anglais, Irlandais ou Écossais; j'étais le seul de cette nation. Aussi, pendant deux années entières, je n'entrevis aucune chance capable de favoriser mes projets, bien que mon imagination y rêvât constamment.
Ces projets de fuite aboutirent un jour où son maître l'avait envoyé à la pêche sur la côte de Salé. Il gagna le large et aboutit au Sénégal, après bien des souffrances.

Daniel DE Foë. (Robinson Crusoë.)

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 8:54

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 36-his10

- MARRAKECH. Mosquée de la Kasbah.
Cette immense mosquée, appelée encore Djemaa Moulay Yazid el Mansouri, est dominée par un haut minaret aux décors curvilignes, se détachant sur un fond d'émail vert. A côté se trouvent les tombeaux saadiens.

CHAPITRE VII

La Renaissance islamique du XVIe siècle et les Chérifs Saadiens (1550=1660)


SOMMAIRE
Les conquêtes des Portugais et des Espagnols au Maroc provoquèrent une réaction islamique très vive dès le commencement du XVIe siècle. Les tribus arabo-berbères écoutèrent la voix des marabouts qui prêchaient la guerre sainte contre les Chrétiens.
Les chérifs Saadiens du Drâ bénéficièrent les premiers de cette explosion de fanatisme. Ils dominèrent le Maroc après 1550, et l'un d'eux, Ahmed el Mansour, détruisit, à la victoire d'El Ksar, une ...

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 8:59

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 37-his10

... grande expédition conduite par le roi de Portugal. Les Saadiens, qui avaient organisé le Maghzen pour centraliser le gouvernement du pays, se désintéressèrent bientôt de la lutte contre les Infidèles et toute l'influence passa de nouveau aux marabouts.

1. La réaction contre les conquêtes des Espagnols et des Portugais.
Les guerres des Portugais et des Espagnols au Maroc, durant le XVIe siècle, furent de véritables croisades chrétiennes qui provoquèrent une renaissance islamique. Les Berbères connurent alors l'exaltation et le fanatisme religieux, tandis qu'après la conquête arabe, ils s'étaient contentés de suivre quelques pratiques musulmanes. La fusion des Berbères avec les Arabes importés, qui avaient été si longtemps un élément de trouble, devient à ce moment d'autant plus profonde que tous sentent le besoin de s'unir et de proclamer la même foi devant les envahisseurs chrétiens. L'éveil de ce patriotisme religieux permettra au Maroc de conserver son indépendance et de garder son unité, aussi bien contre les Chrétiens que contre les Turcs, qui, à cette époque, établissent leur domination dans le reste de l'Afrique du Nord. C'est de ce moment que date la véritable histoire nationale du Maroc, qui sera désormais séparée de celle de l'Algérie et de la Tunisie. Au lieu de conquérir de nouvelles provinces, les souverains vont se contenter de lutter contre l'anarchie intérieure et les convoitises de l'étranger.
Tandis que les derniers Mérinides, incapables de s'opposer aux établissements des Chrétiens, s'éteignent épuisés et perdent tout leur prestige, les tribus arabo-berbères, abandonnées à elles-mêmes, reviennent d'abord au morcellement primitif et écoutent la voix des marabouts qui prêchent la guerre sainte et la haine des Chrétiens. L'arrivée des Maures expulsés de l'Andalousie augmente encore cette explosion ...

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 9:04

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 38-his10

... de fanatisme. Sous l'influence de cette renaissance religieuse, les Berbères se réunissent en confréries, fondent des écoles, des zaouias.

2. Les chérifs Saadiens (1550-1660).
Cette renaissance islamique, en faisant l'union des âmes, pouvait seule arracher les Berbères à leur isolement et leur donner la notion de l'Etat, mais il fallait un chef pour imposer une discipline, préciser le but à atteindre, et opposer des forces organisées aux entreprises des Chrétiens. Les chérifs, descendants du Prophète, qui depuis la chute des Idrissides avaient été
écartés du pouvoir, bénéficièrent de cette exaltation religieuse ; ils furent l'objet d'une grande vénération.
Quelques-uns de ces chérifs étaient descendants d'Idris, d'autres avaient été amenés d'Orient par les pèlerins. Ils étaient établis dans la région du Drâ et dans le Tafilalet. C'est d'eux que sont issues les deux dynasties arabes qui succèdent aux trois dynasties berbères.
Ce sont les chérifs Saadiens du Drâ qui prennent d'abord la direction de cette résistance musulmane contre l'envahissement des Chrétiens.
L'un d'eux, Mohammed El Mahdi, s'empare de Marrakech, puis, en 1547 et 1550, de Fès, où commandaient encore les descendants mérinides. Il étendit même ses conquêtes vers le Magreb central, mais il se heurta devant Tlemcen à la puissance des Turcs, qui réussirent à occuper cette ville et à venir jusqu'à Fès, où ils rétablirent un Mérinide. Il peut cependant reprendre la ville en 1554, au moment où les Turcs s'affaiblissent dans des luttes intestines, mais il meurt assassiné en 1557.

3. Ahmed el Mansour, conquérant du Soudan. — L'un des successeurs d'El Mahdi, Ahmed el Mansour (1578-1603), remporte, avec un de ses frères qui est tué, l'importante victoire d'El Ksar (1578), où est détruite une grande ...

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 9:07

page 56

HISTOIRE du MAROC - Page 3 39-his10

- MAROCAINS EN PRIÈRE AUTOUR D'UN MARABOUT.
L'influence des marabouts (saints) est restée très grande au Maroc. Leurs tombeaux, qu'on appelle aussi des marabouts, entourés d'une grande vénération, sont l'objet de pèlerinages ou de visites dans certaines circonstances de la vie.

...
expédition conduite par le roi de Portugal, dom Sébastien. Cette victoire, appelée « bataille des Trois Rois », marque la fin de la première domination portugaise et consolide l'indépendance et l'unité du Maroc. Le pays s'était soulevé tout entier pour faire « la guerre sainte » contre l'envahisseur chrétien.
El Mansour porta à son apogée la puissance des Saadiens. Il entretint des relations courtoises avec les souverains d'Europe. Du côté de l'est, les Turcs renoncèrent à pénétrer au Maroc. II poussa au sud ses armées jusqu'au Soudan, où il s'empara de Tombouctou (1591) et des royaumes nègres du Niger et du Sénégal. Il en rapporta de si grandes richesses qu'il fut aussi appelé El Dehbi (le Doré). Le Soudan constitua, pendant plus d'un siècle, une belle colonie
...
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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 9:20

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 40-his10

... pour les sultans et les marchands marocains. L'autorité était confiée à un pacha résidant à Tombouctou, mais peu à peu les relations des pachas avec les sultans affaiblis s'espacèrent et les pachas se bornèrent à envoyer un tribut tous les ans.
La décadence commence sous son successeur, en révolte déjà avant la mort d'El Mansour.
Les derniers Saadiens se divisent en deux branches, dont l'une règne à Fès et l'autre à Marrakech. Ils perdent leur prestige parce qu'ils se désintéressent de la lutte contre les Infidèles. Toute l'autorité passe de nouveau aux marabouts, qui apparaissent un peu partout, comme à la fin des Mérinides, un siècle plus tôt. Leur influence est seulement locale, mais comme chacun d'eux prétend être le vrai Mahdi (envoyé de Dieu), chargé de rétablir la religion dans sa pureté primitive, il y a entre eux des rivalités qui provoquent de nombreux troubles.
Ainsi, au milieu du XVIIe siècle, le Maroc était retombé dans le morcellement anarchique où il était au moment de l'avènement des Saadiens. C'est un marabout chérifien, venu de Tafîlalet, qui allait refaire l'unité du pays.

4. L'administration des Saadiens. — Les premiers Saadiens s'étaient cependant efforcés de faire régner l'ordre dans leur empire et de contraindre à l'obéissance les nombreux marabouts qui s'agitaient de tous côtés. Mohammed el Mahdi rétablit le cadastre créé par Abd el Moumen et réorganisa les impôts. Ahmed el Mansour posséda une puissante armée, exercée à la turque et composée de renégats, d'affranchis et de Maures andalous. Pour rendre le gouvernement plus fort, il désigna à l'avance son successeur et institua le Magzen (gouvernement), sur le modèle des Turcs. Tout en ne ressemblant que de loin à nos gouvernements modernes, cet effort de centralisation n'en constitue pas moins un progrès remarquable, par rapport à ...

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 9:26

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 41-his10

... la  forme berbère de gouvernement des  dynasties  précédentes.
Marrakech, la capitale d'Ahmed el Mansour, fut embellie par de nombreuses constructions, comme le palais de la Badia, que fera démolir Moulay Ismaïl. On rapporte que ce sultan achetait pour ses palais du marbre de Carrare qu'il payait, poids pour poids, avec le sucre produit par les plantations de cannes du Sous. Les tombeaux saadiens, avec leurs riches décorations, sont un nouveau témoignage des efforts de ces souverains pour faire revivre les anciennes traditions artistiques.

LECTURE

LES   TOMBEAUX   SAADIENS
Les tombeaux des sultans saadiens, à Marrakech, sont une merveille d'art mauresque restée inconnue jusqu'à ces dernières années. La description qu'en donnent les frères Tharaud, évoque très exactement l'impression produite par ce joyau, qui est assurément ce qu'a laissé de plus parfait la civilisation andalouse dans toute l'Afrique du Nord.

« Dans l'ombre des hautes murailles de la mosquée d'El Mansour, s'élève au milieu des orties une petite bâtisse ruineuse. Oh! ce n'est pas bien grand, cela ne tient pas beaucoup de place dans l'immense ville de boue séchée ! Mais sans doute faudrait-il aller jusque dans les cités légendaires de la Perse ou de l'Inde pour trouver rien d'aussi parfait, une réussite aussi heureuse que le précieux coffret de cèdre, de marbre et de plâtre sculpté enfermé derrière ces murs.
« Du dehors, on ne voit rien que deux petits toits verts qui semblent se confondre avec les toits d'une mosquée voisine C'est au fond d'un petit enclos, emprisonné comme un puits entre les murs de la mosquée et la haute enceinte édentée d'un vieux palais écroulé. Partout l'herbe et l'ortie. Deux pavillons bien délabrés dressent dans cette solitude leurs murs terreux et leurs toits verts, mal assurés sur des poutres de cèdre qui tremblent dans la ...
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- MARRAKECH. Les tombeaux saadiens.
C'est là que sont inhumés les souverains de la dynastie saadienne. Les hautes colonnes de marbre qui soutiennent les arcades, les revêtements de faïence appliqués aux murs, les fines arabesques sculptées dans le plâtre produisent une impression profonde et forment, au-dessus des stèles moulurées, couvertes d'inscriptions et d'ornements, un ensemble d'un art parfait.

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 43-his10

... maçonnerie. Aucune porte ne défend l'accès de ces pavillons ruineux. On passe de plain-pied des orties de l'enclos dans une chambre merveilleuse, au milieu de laquelle sont posés sur le sol trois longs cercueils de marbre. Autour de ces trois tombes s'élancent des colonnes sur lesquelles s'appuient des arcades et la haute voûte d'un plafond étincelant de reflets d'or et de couleurs passées. Une simplicité, une proportion divines, qui rappellent les plus beaux ouvrages de l'art grec ou de la Renaissance italienne. Et tandis que l'esprit se réjouit de l'harmonie des lignes, les yeux découvrent avec enchantement une décoration murale d'une richesse, d'une variété, d'une fougue incomparables. Pas un marbre, pas une surface, pas un caisson de cèdre, pas une faïence où ne se déploie une imagination vraiment déconcertante en ressources et en ingéniosité. Il faudrait des jours et des jours pour épuiser un détail infini, qui deviendrait peut être lassant par sa prodigalité, si la contemplation ne trouvait son repos dans le calme de l'ensemble. Entrelacs, rinceaux, nids d'abeilles, panneaux couverts d'une écriture dont les lettres se nouent et se dénouent, s'emmêlent et se poursuivent, comme dans nos vieilles tapisseries les lévriers et les lièvres bondissants, tableaux de plâtre ajouré, stalactites, sceaux de Salomon, araignées du Prophète, étoiles et soleils de zelliges(1), tous les motifs habituels de la décoration mauresque se retrouvent ici avec une telle abondance et tant de bonheur dans l'invention, que tout cet art formel et volontaire, le plus éloigné de la réalité qui se puisse concevoir, fait vibrer ces murailles et les anime, pour ainsi dire, de la vivante chaleur de l'esprit.
« Dans cette chambre et dans les chambres voisines, moins belles parce que moins bien conservées, mais encore très magnifiques, partout d'autres stèles funéraires, les mêmes longs cercueils ivoirins, sculptés, fouillés d'inscriptions merveilleuses, tous de la forme d'un bateau renversé, la quille en l'air, sur une plage, les uns très longs, faits, semble-t-il, pour des corps gigantesques, les autres tout petits, à la mesure d'enfants nouveau-nés. Ce sont là les tombeaux des princes saadiens qui vécurent, il y a trois cents ans, dans le palais détruit d'El Bedi. »

Jérôme et Jean THARAUD. (Marrakech ou les Seigneurs de l'Atlas.)

(1) Zelliges : ornementation faite de l'assemblage de petits morceaux île faïence émaitlée et multicolore.
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HISTOIRE du MAROC - Page 3 44-his10

- MEKNES.  Bab el Mansour.

C'est une des dernières constructions du grand sultan Moulay Ismaïl. La voûte est encadrée d'un décor en briques entre lesquelles sont enchâssées des mosaïques; au-dessous, sont des rinceaux floraux en carreaux noirs. Une inscription célèbre la gloire de Moulay Ismaïl et surtout celle de son successeur Moulay Abdallah. Les colonnes trapues en marbre blanc avec leurs chapiteaux soutiennent de hauts piliers prismatiques. Sous la voûte de Bab el Mansour. le pacha blanc de la ville et le pacha noir de Bokkari tenaient leurs audiences foraines.

CHAPITRE   VIII

Les  Chérifs Alaouites ou  Filaliens (aux XVII« et XVIIIe siècles)


SOMMAIRE
Les chérifs Alaouites, venus du Tafilalet, descendirent la vallée de la Moulouya et s'emparèrent de tout le Maroc. Le plus grand roi de cette famille, Moulay Ismaïl (1672-1729), fut un souverain puissant, qui organisa une armée fidèle, la garde noire, et construisit une immense ...

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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 11:43

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 45-his10

... capitale, Meknès. Après Sidi Mohammed (1757-1785), qui fui aussi un prince énergique et développa les relations commerciales avec VEurope, ses successeurs, impuissants à réprimer les révoltes des tribus, arrêtèrent difficilement la décadence de leur empire.

1. Leur avènement. — Pendant que les derniers Saadiens s'éteignaient dans le luxe et la mollesse, les chérifs Alaouites
ou Filaliens, les vrais successeurs d'Ali, gendre du Prophète, menaient dans le Tafilalet une vie pauvre et vertueuse.
Dans la première moitié du XVIIe siècle, ils descendirent la vallée de la Moulouya, s'emparèrent d'Oujda et de Fès. Ils conquirent ensuite Marrakech et le Sous, et étendirent leur autorité sur tout le Maroc. Ils réorganisèrent l'administration et firent exécuter de grands travaux.
Les chérifs Alaouites devaient uniquement se préoccuper de consolider leur puissance au Maroc, au lieu de développer démesurément leur empire, comme l'avaient fait les Almoravides et les Almohades, et même les Mérinides et les Saadiens. Cette sagesse politique leur a permis de se maintenir au pouvoir jusqu'à nos jours.

2. Un grand roi : Moulay Ismaïl (1672-1729). — Le plus puissant roi de cette famille fut Moulay Ismaïl. Il était d'une
grande force physique et il se montra d'une activité prodigieuse. D'une extrême piété et assez instruit, il se plaisait aux discussions religieuses. Ce fut un despote redouté pour sa cruauté et son avidité. Il ne se laissait jamais absorber par les plaisirs et s'occupait de tout lui-même.
Il s'efforça d'abord de reconstituer l'armée. Peu confiant dans les Berbères, toujours prêts à la révolte, il acheta et attira des nègres étrangers au pays, entièrement dévoués à la personne du Sultan, et il en forma la garde noire, qui compta jusqu'à 14.000 hommes. En échange de leurs services militaires, ils obtenaient des concessions de terres, mais leurs ...

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 46-his10

... enfants appartenaient au Sultan, qui employait les filles au service du palais, tandis que les garçons étaient préparés au métier des armes.
Ce merveilleux instrument de guerre permit à Moulay Ismaïl de réussir dans ses nombreuses expéditions et d'imposer son autorité :
1° A l'intérieur du Maroc, il triomphe d'abord des usurpateurs qui avaient soulevé les Arabes du Sous et du Drâ. Les Berbères du Sahara et ceux de l'Atlas s'étaient révoltés, ils furent massacrés par milliers et obligés de se soumettre, ainsi que les populations du Maroc oriental. Des postes militaires furent créés sur les principales routes et aux confins de l'Atlas pour contenir les tribus. La tranquillité fut telle « qu'une femme ou un Juif pouvaient aller d'Oujda à Taroudant sans avoir rien à redouter». Les tribus étaient rendues responsables de la sécurité des étrangers traversant leur territoire et tenues d'arrêter les coupables d'un crime ou d'un délit.
2° Contre les Turcs, maîtres de la Tunisie et de l'Algérie, Moulay Ismaïl fut moins heureux. Après avoir réussi à pénétrer jusqu'au Chélif, il fut battu et obligé de se replier. Les Turcs, du moins, ne purent jamais s'installer au Maroc.
3° Les Chrétiens furent chassés de Mamora (Mehdia) en 1681 et Tanger fut évacué par les Anglais en 1684. Les Espagnols perdirent Larache (1689) et il ne leur resta que Ceuta et Melilla.

3. La puissance de Moulay Ismaïl et sa capitale : Meknès. — Moulay Ismaïl fut un grand constructeur. On l'a appelé le Louis XIV du Maroc. Pour avoir une capitale digne de sa puissance, il entassa à Meknès d'énormes constructions, où travaillèrent plus de 30.000 ouvriers et où l'on utilisa des matériaux enlevés aux ruines de Volubilis. Les ...


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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 11:51

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 47-his11

- MEKNES. Ruines du palais du Sultan.
De toutes les gigantesques constructions édifiées par Moulay Ismaïl, la plus grande partie se présente à l'état de ruines, comme ce palais qui s'élève dans la ville qu'il avait fait bâtir pour toute sa suite.

... palais, les vastes écuries, les immenses remparts et les somptueuses portes de Meknès, quoique formant un ensemble un peu lourd, ont fait nommer cette ville « le Versailles marocain ».
La puissance de Moulay Ismaïl permit au Maroc de nouer des relations avec les principales nations européennes et de faire figure de grand État. Il signa des traités de commerce avec la France et l'Angleterre. Il songea même à entrer dans l'alliance des souverains d'Europe, et le caïd de Salé, envoyé à Versailles (1699), demanda pour le Sultan la main de la princesse de Conti.
L'organisation que Moulay Ismaïl avait su donner au Maroc s'est conservée jusqu'à nos jours, malgré les dissidences des tribus et le retour offensif des Chrétiens. Ce long ...


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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 11:55

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 01-his11

- MAZAGAN. La citerne portugaise.
La domination portugaise, qui s'est exercée durant plus de deux siècles au Maroc, n'a laissé nulle part autant de traces qu'à Mazagan. On les retrouve dans les portes, les remparts, la citadelle. Cette immense citerne, avec ses colonnes, ses nefs aux vastes proportions, est une merveille d'art.

... règne, qui dura 55 ans, avec un pouvoir fortement centralisé et obéi, est un fait unique dans l'histoire du Maroc.

4. Les successeurs de Moulay Ismaïl au XVIIIe siècle. — La mort de Moulay Ismaïl (1729) est pourtant suivie d'une période de désordres. Les Berbères se révoltent dès que le terrible Sultan n'est plus là pour les contenir, et les soldats de la garde noire profitent de la situation pour vendre de plus en plus cher leurs services, et pour installer et renverser des sultans.
L'un d'eux, Moulay Abd Allah (1729-1757), se voit détrôné trois fois par ses frères en révolte. La ville de Fès, sans cesse pillée, est presque démolie et abandonnée par une partie des habitants. C'est une triste période d'anarchie.
Sidi Mohammed (1757-1790), fils du précédent, prince ...


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MessageSujet: HISTOIRE du MAROC   HISTOIRE du MAROC - Page 3 EmptyVen 3 Jan - 12:01

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HISTOIRE du MAROC - Page 3 02-his11

... énergique et habile politique, met fin à cette décadence. Il s'applique à choisir de bons gouverneurs de province, répare les places de guerre et les approvisionne, réorganise l'armée, et dispose d'une flotte bien pourvue d'artillerie.
Il développe les relations commerciales avec le Danemark, la Suède, l'Angleterre, l'Espagne et la France. Celle-ci ayant fait bombarder Rabat-Salé, puis Larache, en représailles d'actes de piraterie, un traité d'amitié et d'alliance, très favorable à la France, fut conclu à Marrakech en 1767. Les Portugais évacuèrent Mazagan (1769).
Sidi Mohammed fut vraiment un grand sultan. Il s'entoura de savants et d'écrivains, fit construire de nombreux monuments, fonda Mogador (1765) et imposa l'ordre. En même temps qu'il établissait son prestige politique, ses alliances de famille avec le chérif de La Mecque augmentaient son prestige religieux.
Ses successeurs, ne pouvant réprimer les révoltes des tribus, évitèrent difficilement l'ingérence des puissances européennes.

LECTURE
LES   CRUAUTÉS   DE   MOULAY    ISMAÏL
Le Roi acheta quelques jardins voisins de celui qu'il faisait tracer sur le modèle de celui de Marrakech. Il y fit planter quantité de belles allées d'arbres, où il employa pendant un mois non seulement le peuple de la ville de Meknès, les captifs et les noirs, mais encore les hommes envoyés par les chérifs et les caïds, les obligeant à travailler continuellement pendant la pluie qui tombait en abondance. Les gouverneurs de la ville et du palais allaient de tous côtés pour voir s'ils ne rencontreraient point d'habitants cachés pour éviter la corvée, et, lorsqu'ils en trouvaient quelques-uns, ils leur donnaient une infinité de coups de bâton, puis ils les envoyaient prisonniers et pillaient leurs maisons. Le Roi, pour ...

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