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| J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - | |
| | Auteur | Message |
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Paul CASIMIR
| | | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Ven 8 Mar - 9:43 | |
| A TRAVERS LE MAROC | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Ven 8 Mar - 9:51 | |
| A TRAVERS LE MAROC Eugène DELACROIX - Noce juive au Maroc - Quand vous serez grands, mes petits, vous aimerez les voyages, car les beaux voyages forment la jeunesse. En voyageant, en effet, on peut toujours s'instruire et s'élever, orner son esprit, développer ses connaissances, apprendre à vivre...
Dernière édition par Paul Casimir le Ven 8 Mar - 10:13, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Ven 8 Mar - 10:02 | |
| A TRAVERS LE MAROC Eugène DELACROIX - Les côtes du désert - ... Grand-père, qui fut en son temps un intrépide voyageur, a décidé de vous faire au coin du feu... de beaux voyages en des pays lointains... Avec vous , il va se rendre aujourd'hui au Maroc.. Vous avez à votre disposition deux moyens de transport, soit le navire... , soit l'avion.... Utilisons donc l'aéroplane qui nous permettra le mieux la vision rapide, en quelque sorte à vol d'oiseau...
Dernière édition par Paul Casimir le Lun 24 Juin - 11:45, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Ven 8 Mar - 10:11 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Une halte dans le tell - ... Nous voici parvenus au-dessus de ce quadrilatère qui occupe l'angle nord-ouest de l'Afrique; c'est bien ici, le Maroc, limité au nord depuis l'embouchure de l'Adjeroud, frontière algérienne, jusqu'au cap Spartel, par la Méditerannée, sur une longueur de 390 kilomètres; à l'ouest, par l'océan Atlantique, depuis le cap Spartel jusqu'à l'embouchure du Draa sur une longueur de 850 Kilomètres; au sud, c'est le grand désert du Sahara; à l'est, la province algérienne d'Oran.
Vous pourriez voir, dans cette sorte de quadrilatère, une grande chaine de montagnes, l'Atlas, allant dans toute la longueur du Nord-est au sud-ouest en formant un plateau large de 70 à 80 kilomèrtres. Au nord, parallèlement à la côte, court le plateau du Riff, c'est en quelque sorte l'aire de ces hommes de proie qu'ont toujours été les Riffains. Au nord de l'Atlas, de Mogador à Ouezzane, voici la région du Tell, riche et fertile parce que bien arrosée, tandis qu'au sud de l'Atlas, s'étendent les terres plates sablonneuses, arides et désertes du Sahara marocain, à l'exception toutefois des oasis de Tafilet et de Figuig... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Dim 10 Mar - 18:57 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Caravane de marchands dans l'Atlas - ... Dans notre vol plané, nous pouvons suivre à travers les plaines ou même au creux des rochers, le ruban plutôt étroit des fleuves (oueds) assez nombreux dont l'un, la Moulouya, qui a un cours de 400 kilomètres, est tributaire de la Méditerranée, tandis que le Sebou, qui mesure 240 kilomètres et le Tensift qui a 320 kilomètres portent leurs eaux à l'Océan. Trop de ces rivières sont désséchées en été et d'autres, comme le Guir et le Ziz, apparaissent de là-haut, allant se perdre dans les sables du désert.
Ce qui n'a cessé de nous étonner, depuis notre arribvée, c'est la pureté de ce ciel bleu à nul autre pareil, c'est la température douce presque constante en ce moment: oui, mais si nous allions dans la montagne, comme nous sommes en hiver, vous trouveriez un froid très vif avec d'épaisses couches de neige sur les sommets, des pluies presque permanentes, dans la saison, sur les plateaux, tandis que, même dans les plaines du nord, en été, sous un soleil torride, on aurait à souffrir de l'excessive chaleur, sans l'influence des brises marines qui en tempèrent la rigueur. Ce pays pourrait être très riche et, au début du vingtièmme siècle, il était fort pauvre par la faute de son administration et le manque de civilisation de ses tribus. Peu ou pas de routes, des pistes que suivaient des caravanes de marchands pour se rendre d'une oasis à l'autre, pistes sans sécurité où les bandits, descendus des hauts plateaux, venaient exercer leur audace criminelle... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Dim 10 Mar - 19:19 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Un lion - ... Ces difficultés, dans les communications, rendaient la vie peu agréable et perpétuaient la misère dans ce pays. Malgré tout, les marchands d'esclaves parvenaient encore, il y a une quarantaine d'années à peine, à faire du Maroc un centre pour leurs marchés. Les odieuses caravanes rejoignaient, à travers le désert, la voie historique de Tombouctou au Maroc par In Salah, Tafilalt et Mogador. D'autres caravanes partaient encore de Mogador, se rendaient à Ghadamès le grand marché du désert, et de là, par le désert de Lybie, parvenaient au Caire. C'étaient, le plus souvent, des caravanes de pélerins musulmans allant visiter leur ville sainte, La Mecque. A. CHAPON - Un caravansérail - Mais le Maroc d'aujourd'hui diffère déjà de ce vieux Maroc. L'Espane et la France ont été chargées, dans des zones d'influence qui leur sont propres, d'assurer le développement de la civilisation dans ce pays. Le Maroc est sous leur protectorat et l'on peut dire que la France a déjà réalisé, là-bas , de grandes choses. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Dim 10 Mar - 19:30 | |
| A TRAVERS LE MAROC ... Cela n'empêche pas qu'il n'y ait toujours au sud un grand désert. Imaginez-vous à perte de vue un pays sans villes, ni villages, ni maisons, sans arbres, sans champs, sans herbe, sans rivière, sans rien que du sable que le vent chaud soulève en tourbillons suffocants... ... Ce n'est pas encore cependant la partie la plus pittoresque du pays. Approchons de la partie montagneuse; ce sera, pour nos yeux, une vision éblouissante: les oasis de verdure se multiplient et se multiplent aussi les preuves d'une civilisation qui se ressaisit. Mais nous voici parvenus à Fès, la capitale du Maroc septentrional. Descendons sur ces terrains qui avoisinent le cimetière et constituent le champ de manoeuvres; nous voyons, dans le lit d'un large ravin, tout un grouillement de maisons blanches qui semblent partir du lit même de la rivière, le Sebou, et monter à l'assaut des hauteurs de la Nouvelle Fès. Au-dessus des terrasses qui s'étagent et resplendissent au soleil, s'élèvent, ça et là, les tours des minarets avec leurs carrelages de céramiques vertes et bleues. Dans le Sebou vient se jeter l'oued Fès, la rivière miraculeuse, aux sources claires dont l'eau, fraîche en été, chaude en hiver guétrit la piqure des moustiques et des cousins... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Mar 12 Mar - 8:25 | |
| A TRAVERS LE MAROC ... Pénétrons dans la ville par cette porte voûtée que l'on ferme à la nuit; nous avons l'impression aussitôt d'être dans un milieu particulier. Dans cet enchevètrement, souvent inextricable, de vieilles rues ou plutôt de couloirs tortueux et sales, vivent, non pas les cent cinquante mille habitants de la cité, mais une bonne partie de la population mauresque. Pas une de ces maisons qui donnent sur ces ruelles ne prend jour sur la rue; toutes ont une cour intérieure par où entrent dans le logis l'air et la lumière. Les toits eux-mêmes sont des terrasses d'où l'on jouit admirablement de la vision du ciel tout entier, de celui des bosquets d'oliviers sur les pentes prochaines. Le soir venu, sur ces terrasses, les femmes enveloppées dans leurs lainages blancs, mystérieuses sous leus voiles, les femmes de Fès s'attardent à rêver... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Mar 12 Mar - 8:37 | |
| A TRAVERS LE MAROC ... Arrêtons-nous un instant dans ce Fonfouk, sorte d'hôtellerie et de halle encore silencieux à cette heure un peu matinale mais qui s'animera bientôt, quand la cour s'emplira du mouvement des mulets et des ânes, sur les bâts desquels les marchands chargeront leurs ballots de marchandises, dont l'échange n'a pas été sans force débats.
Puis, un peu reposés, avant que ne commence ici la grande animation de ces marchés particuliers, reprenons notre promenade à travers la ville. Nous grimpons par des ruelles pavées de petits galets ronds en pentes souvent très raides, ruelles si étroites, qu'on ne peut les suivre qu'à la file indienne, ruelles semblables par moments à des corridors humides, bourdonnant de guêpes, de mouches et de moucherons.
Tout à coup, nous débouchons sur une voie plus large et nous avons la surprise d'une belle porte qui rappelle, dans les détails de son ornementation délicate et harmonieuse, les plus précieux monuments de l'art mauresque. Sous leur burnous blanc, des indigènes causent avec animation et nous regardent passer avec une certaine indifférence... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Mar 12 Mar - 8:48 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Une porte à Fès - ... Par là, nous trouverons sans peine des bains ouverts, le jour aux hommes, et la nuit aux femmes. Estampillée de mains rouges, leur porte donne sur une cour, d'où, accompagnés de serviteurs noirs, le baigneur passe dans un jardin peuplé d'oiseaux, fleuri, saturé de parfums, arrosé par les fontaines qui aliment les piscines ouvertes au grand air... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Mar 12 Mar - 9:02 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Une porte de mosquée à Fès - ... Mais voici une porte plus belle encore que celle que nous avons déjà vue. C'est la porte qui donne accès dans la Mosquée. Fès possédait autrefois, dit-on, neuf cent cinquante mosquées. Certaines, comme nos églises, au Moyen-Age, en France, avaient droit d'asile, c'est-à-dire qu'ellles pouvaient servir de refuge aux criminels que la police ne pouvait arrêter quand ils avaient franchi le seuil du temple. La mosquée d'Idriss peut, disait-on, être illuminée par deux mille lampes et vingt mille musulmans pouvaient, à la fois, se prosterner sous ses arceaux. On voit bien des Marocains pénétrer sous ses arceaux. Les Marocaines ne peuvent venir là qu'une fois par an, car persistent encore , dans ces milieux, certaines vieilles croyances comme celle qui consistait à accepter, ainsi que vérité, la non existence de l'âme chez la femme... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Mar 12 Mar - 9:37 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Marchandes à Fès - ... Et cependant la mosquée est bien ici le palais du pauvre. Il y en a, comme celle-ci, dans tous les quartiers, avec des fontaines jaillissant dans des vasques de beau marbre ouvragé, de fraîches mosaïques, de délicates peintures jusqu'aux plafonds en bois de cèdre. C'est le luxe à la portée de tous.
Nous arrivons dans la partie qui pourrait s'appeler la ville des boutiquiers.
Autant de maisons, autant d'échoppes aux curieux étalages où abondent fèz rouges, cuirs granulés et rouges, sacs, harnachements très riches, simples couffins, babouches, poteries curieuseent émaillées, cuivres jaunes délicatement gravés, armes damasquinées, fusils aux crosses incrustées d'ivoire et d'argent.... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Mar 12 Mar - 9:44 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Musiciens à Fès - On dirait que toutes ces boutiques sont les multiples rayons d'un immense bazar. Ici, tout le monde vend. Parfois, au coin d'une de ces échoppes, monte le bruit discordant d'une harmonie douteuse, criarde et sauvage; c'est un groupe de musiciens mendiants. A. CHAPON - Un juif - Si nous quittons ce quartier, pour aller dans le quartier neuf où se tient un commerce très actif et dont toutes les boutiques sont la propriété de Juifs commerçants, nous avons une autre vision. Là, sont les trésors de l'art marocain, bijoux anciens, armes rares, étoffes et tapis précieux, introuvables ailleurs et que l'on découvre au fond de bouges d'apparence sordide. Les marchands juifs de tout le Maroc sont réputés pour leur grande habileté à vendre n'importe quoi à n'importe qui.....
Mais il nous faut quitter Fez, car tout le Maroc n'est pas dans cette ville. Reprenons place dans l'avion et recommençons nos vols planés. A l'ouest laissant Taza et à l'est Méquinez, sorte de ville religieuse, nous piquons vers le sud-ouest longeant la chaine de l'Atlas , planant au-dessus de gorges fertiles, de plaines cultivées, passant au-dessus de belles forêts de chêne, nous arrivons ainsi à Marrakech qui est la capitale du sud marocain... | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Jeu 14 Mar - 9:24 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - Ruines d'un pont romain à TANGER - ... C'est une ville de 75.000 habitants, où affluent beaucoup d'étrangers qui viennent demander à cette terre, encore neuve, la fortune qu'ils souhaitent et qu'ils vont poursuivre dans les montagnes du Sous toutes proches et riches, dit-on, en fer, cuivre, plomb argentifère, antimoine et même de l'or. Par ,vivent les tribus berbères qui s'occupent un peu de labourage, mais surtout de pâturages.
Si nous abndonnons la terre pour longer la côte océanique, nous voyons Mogador, port industriel qui a compté jusqu'à 400 tanneries où se préparaient ses beaux cuirs marocains, 1.500 métiers à tisser les étoffes de laine dont se vêtent les Arabes. En remontant vers le nord, nous pouvons remarquer Safi, Mazagan et surtout Casablanca, ports et ville prsque neufs dont le développement à l'européenne si considérable est dû à la colonisation française. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: J. GAUVIN : A TRAVERS LE MAROC - 1928 - Jeu 14 Mar - 9:38 | |
| A TRAVERS LE MAROC A. CHAPON - TANGER - ... Laissons de côté Rabat et après avoir passé le port de Larache, dans la zone espagnole, nous n'avons plus qu'à contourner le détroit de Gibraltar qui sépare l'Europe de l'Afrique.
Près du cap Spartel, où se dresse un phare international chargé d'éclairer l'entrée du détroit, est bâti Tanger, vieille cité internationalisée, ville blanche où flottent les pavillons de tous les pays. Ici, comme à Fez, enchevètrement de terrasses blanches d'un blanc si éclatant sur la crudité d'un ciel trop bleu. Ici encore abondent les boutiques, et les marchands flegmatiques accroupis sur leurs talons.
Il y a près de deux mille ans, les Romains vinrent jusque là en conquérants et nous trouvons, au seuil de la ville, avec un pont en ruines, les traces de leur domination... F I N | |
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