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| Louis BOTTE : UNE VILLE MORTE : CHELLA | |
| | Auteur | Message |
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Paul CASIMIR
| Sujet: Louis BOTTE : UNE VILLE MORTE : CHELLA Dim 29 Sep - 16:19 | |
| UNE VILLE MORTE : CHELLA in "Au coeur du Maroc" de LOUIS BOTTE Librairie Hachette et Cie, 1913.
... La ville de Rabat date seulement du XII° siècle. Mais, bien avant sa fondation, dès les premiers temps de l'antiquité classique, un établissement humain, riche et prospère, s'élevait déjà presque au même site. Il s'agit de la ville de Chella. Des ruines rustiques, à deux kilomètres de la mer, en amont du port, nous indiquent son emplacement et attestent sa grandeur passée.... Je me rends à la cité déserte par le chemin de la Tour Hassan. Dès qu'on a dépassé ce monument, la route dévale rapidement pour atteindre les berges indécises et rocailleuses du Bou-Regreg: le "Père des ravins et des broussailles". L'eau tranquille s'étale paresseusement en de grands marécages jusqu'au pied des collines voisines. Nous longeons des marais salants, divisés en compartiments réguliers qui imitent un grans damier. Des Arabes bronzés plongent dans l'eau de petits paniers qu'ils remontent tout dégouttants d'un liquide noirâtre. Ils récoltent ensuite une poudre blanche et la déposent en tas brillants et symétriques alignés aux bords des bassins comme les pièces d'un vaste échiquier. Plus loin, de longues lagunes irrégulières, envahies par les roseaux, abritent de nombreux perdreaux, qui s'envolent à notre approche, accompagnés d"élégantes bécassines, de courlis et d'outardes au vol lourd. Toute la région est un paradis pour les chasseurs. Avec les pigeons qui habitent les sculptures de la Tour Hassan et les oiseaux logés dans les fourrés du fleuve, on trouve de nombreux gibiers à quatre pattes. Les lapins sont extrêmement nombreux, et leurs terriers, abrités derrière les feuilles des palmiers nains, labourent le sol jusqu'aux bords du chemin. Le sentier, bientôt, s'enfonce dans les broussailles en serpentant les flancs d'une haute colline... Puis, brusquement, la voie se met à descendre et la végétation s'éclaircit. Au fond, sur un mamelon pommelé de verdure, je distingue les murs et les tours crénelés de ce que fut la ville de Chella.
Dernière édition par Paul Casimir le Ven 4 Oct - 10:04, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: Louis BOTTE : UNE VILLE MORTE : CHELLA Ven 4 Oct - 8:56 | |
| AU CŒUR DU MAROC
..." Je vais d'abord visiter une des sources : L'Aïn Chella. Je la devine devant moi à des masses de verdure sombre: sur ce sol merveilleux, chaque goutte d'eau devient un brin d'herbe. La source a été captée dans une antiquité très reculée, puisque la fontaine actuelle, date, dit-on, des Romains. L'eau coule derrière un mur aux pierres moussues et s'en va, par des fentes étroites vers un grand bassin carré. De grands roseaux et des lianes tombantes font à la fontaine comme une couronne de dieu fleuve. Auprès du bassin d'où l'eau déborde et serpente entre les roseaux, des gens sont groupés. Des femmes drapées restent accoudées à la margelle, en remplissant des amphores de terre rouge; un cavalier, son burnous relevé sur l'épaule comme une chlamyde, laisse boire sa monture haletante; à l'ombre des grands figuiers, des Marocains... restent allongés sur l'herbe fraîche et respirent les parfums des menthes. On dirait des scènes bibliques. Je reprends ma promenade. J'arrive en haut de la colline, au pied même des anciens murs de l'enceinte. Sur les pierres rouillées, de la couleur du sol, grimpent partout des mousses et des herbes maintenant brulées. Un fin sable rouge les recouvre, qui ronge aussi les feuilles et les plantes. La végétation parasite envahit ces pierres délabrées, et la poussière, qui partout s'étend, rougeâtre et monotone, donne à ces ruines un aspect d'indéfinissable vieillesse.
Dernière édition par Paul Casimir le Mer 9 Oct - 17:56, édité 2 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 9:49 | |
| AU CŒUR DU MAROC
..." J'ai devant moi une grande porte qui jadis était encadrée de bastions carrés et précédait un chemin coudé. Il ne reste plus, maintenant, du côté de la campagne, qu'un pan de mur branlant, où s'accrochent des arbustes rabougris et tenaces, et deux grands tas de poussière. La voûte qui recouvrait le passage est tombée, et laisse voir un coin de ciel. Cependant, l'encadrement de la baie intérieure arrondit encore son arc de briques plates, et on peut monter sur le chemin de ronde: mais il est envahi par des herbes folles, et son parapet a croulé.
De cette porte on découvre tout ce qui reste de la ville: un terrain ondulé et pierreux, couvert d'herbes sèches et de buissons épineux. De place en place, un bouquet de figuiers, une masse d'orangers, une touffe de cactus font une tache sombre, tandis que des koubbas blanches, émergeant des branchages emmêlés, accrochent la lumière et accentuent les contrastes. Au fond du tableau, un mur crénelé, bleuté par la distance, limite l'horizon.
Dernière édition par Paul Casimir le Mer 9 Oct - 17:55, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 9:54 | |
| AU CŒUR DU MAROC
... C'est ici que jadis s'étendait jadis une ville opulente, enrichie par le commerce et les guerres victorieuses. Au temps où Lutèce n'était encore qu'une petite bourgade, la ville de Chella, fondée depuis plusiers siècles déjà par les Carthaginois amassait dans ses murs toutes les richesses de l'Extrême-Occident: les esclaves noirs, la gomme et l'ivoire, la poudre d'or et la pourpre violette. Carthage détruite, ses trésors et ses comptoirs devinrent la propriété du vainqueur. Chella subit le sort de sa métropole: elle fut transformée en colonie romaine. Elle continua à jouir, sous les nouveaux maîtres, d'une prospérité toujours plus opulente. Et elle augmenta ses richesses....
Plus tard, après les grands bouleversements où sombra l'empire romain, Chella devenue arabe connut des périodes triomphantes. Sous les murs de la ville, les Émirs concentraient les armées qui remontaient vers le détroit, conquéraient l'Espagne et ne s'arrêtaient qu'aux bords de la Loire. Puis, la vie active passa sur l'autre rive du fleuve, Chella devint un lieu de retraite, mais ne perdit rien de sa splendeur. Les Sultans y élevèrent des monuments somptueux dont il ne reste guère, hélas, que des descriptions enthousiastes. Le cadre leur sembla digne de contenir leurs demeures éternelles. Bientôt, les tombes des serviteurs, voisinant avec celles des rois, remplacèrent les maisons, et une transformation complète s'opéra. Le souvenir des morts ensevelis autour des palais déserts chassa les vivants de l'ancienne cité punique. Les habitations disparurent, les palais s'écroulèrent; et sur ces ruines de jour en jour plus délabrées, régnèrent bientôt,comme seuls maîtres, les lianes voraces et les corbeaux.
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 9:58 | |
| AU CŒUR DU MAROC ...Tout près de la porte d'enceinte s'élève encore un élégant minaret, frère plus petit de la tour Hassan. Un sentier à peine frayé par le sabot des mules permet de traverser l'inextricable fouillis des plantes parasites et d'arriver au pied du monument. Son corps prismatique supporte encore un petit lanternon, et un grand nid de cigognes. Un revêtement de faïences polychromes, encadré de minces colonnettes, recouvre le milieu des faces, et un treillis réticulé monte jusqu'en haut. Tout près du minaret, épars dans un fouillis de végétation sauvage, quelques tas de décombres apprennent au visiteur qu'il y avait ici une grande mosquée. Un peu plus loin, une sorte de donjon carré s'écroule sous les figuiers. C'est tout ce qui reste du palais somptueux construit par Jacob le victorieux pour y trouver en été une retraite calme et fraîche. Il n'est plus habité maintenant que par les hiboux et les chauves-souris. En continuant à cheminer parmi les ruines, on arrive enfin devant la vieille fontaine qui fut, sans doute, la cause première de la fondation de la ville. Au fond d'une sorte de citerne où l'on descend par cinq ou six marches, son eau coule, par un mince filet, continuellement.
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 10:00 | |
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 10:03 | |
| AU CŒUR DU MAROC ... Auprès d'elle, à toute heure du jour, les indigènes se pressent nombreux. Un muletier a rempli devant moi ses carafes d'argile. Il les bouche avec des feuilles de menthe et les cale sur les couffins de sa bête qui ronge sa bride et frappe du sabot. Deux jeunes juifs s'en vont à califourchon sur la même monture. Et d'autres Marocains, assis à l'ombre parmi leurs vases de terre, attendent leur tour pour puiser l'eau, indifférents et résignés. L'eau qui coule au fond de la citerne se répand, par une rigole, dans un grand bassin, semé de pierres plates. Des lavandières y savonnent des toiles et des mousselines, et jacassent, tandis que des petites filles, les pieds dans l'eau, se disputent et jouent. Autour du bassin, un vieux mur maintient les terres. Il est percé d'ouvertures étroites qui donnent accès à des chambres obscures et humides, habitées seulement par des crapauds verdâtres et des tortues endormies. Tout autour de la fontaine, sur les pierres brûlées, du linge sèche au soleil. Un Arabe, long et maigre, voyageur errant ou prédicateur nomade, s'est assis sur l'herbe humide auprès du lavoir, et regarde travailler les femmes. Leur entrain lui communique bientôt un désir d'action. Il retire ses vêtements, enlève sa chemise, — peut-être n'a-t-il que celle-là, — et, après avoir remis son burnous, la trempe longtemps dans l'eau courante. Puis i! la frotte, la frappe, la foule avec ses pieds...
Dernière édition par Paul Casimir le Mer 9 Oct - 17:53, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 10:06 | |
| AU CŒUR DU MAROC Il excite son ardeur par des cris rauques, plus ou moins rythmés, Puis il étend son vêtement au soleil et, couché sur le sable tiède, satisfait et content, il rêve sans doute au bon dîner qu'il pourrait faire et aux houris du Paradis de Mahomet.
Il est fort possible que Chella soit la ville deThymatherion, dont parle le Carthaginois Hannon, dans son Périple africain. La position, qui domine la campagne, est protégée par des pentes abruptes. Elle est cachée vers la mer par un repli de terrain sur lequel on peut facilement établir une tour de guette : c'était là un grand avantage pour ces commerçants rusés, peu soucieux de renseigner leurs concurrents sur la position de leurs comptoirs. Et, d'autre part, l'entrée du fleuve est défendue, mieux qu'avec de puissantes fortifications, par une barre presque infranchissable à qui ne connaît pas familièrement les écueils de la passe. Mais, cette barre franchie, on trouve un excellent port, à l'abri des tempêtes, et débouché naturel de régions très fertiles. Enfin, on possédait, au milieu même de la ville, une eau saine et abondante.
Au temps des Romains, la ville se développa considérablement. Pline nous raconte que son territoire était souvent envahi par des troupeaux d'éléphants sauvages et qu'elle avait à résister aux incursions de pillards nomades, les Antololes, qui avaient leur repaire dans les gorges de l'Atlas.
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 10:14 | |
| . AU CŒUR DU MAROC
On a trouvé ici des fragments d'architecture et des restes de construction classique. En 1830 le lieutenant anglais Washington recueillit près de la fontaine des monnaies impériales. Après les incursions vandales et les conquêtes des Goths en Mauritanie Tingitane, l'histoire de Chella reste obscure. Nous savons cependant que le fondateur de la dynastie idrisite, Moulay-Idris, fut proclamé dans cette ville. Plus tard, vers 1060, la ville fut détruite par Yousouf-ibn-Tachfin et toute la province dévastée. C'est vers cette époque qu'on édifia Salé. Le géographe Edrisi, qui visita Chella vers 1150, y avait vu des édifices et des temples anciens. Mais déjà, un grand espace n'était plus couvert que de champs cultivés et de pâturages, où les habitants de la nouvelle ville menaient paître leurs troupeaux.
Chella retrouva une nouvelle splendeur avec l'Almohade Yacoub-el-Mansour. Séduit par la beauté calme du site, il fit construire un grand palais et voulut aussi y avoir sa dernière demeure. Après lui, ses successeurs se firent enterrer à ses côtés, et l'exemple fut suivi par les souverains de la dynastie des Mérinides. La ville morte devint une cité des morts. Pendant plusieurs siècles les Émirs du, Maroc furent enterrés là et, en 1515, Léon l'Africain, visitant ce lieu, compta trente-deux tombeaux de rois, tous accompagnés de tablettes gravées relatant leurs hauts faits... Le tombeau du Sultan noir. ( cliché p.c. , 2013)
Dernière édition par Paul Casimir le Mer 9 Oct - 17:52, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 10:21 | |
| Vestiges de la mosquée ( clichés p.c. , 2013) | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Ven 4 Oct - 10:24 | |
| AU CŒUR DU MAROC ... Il y a seulement quelques années, on pouvait voir encore une stèle de marbre, portant une inscription gravée au nom du sultan Abou-Ali ou Ali V, le Sultan noir, mais cette pierre a été égarée, volée ou détruite. Maintenant, tous les tombeaux des rois ont disparu. Il ne suffisait pas au sol avide de ronger la dépouille des Sultans glorieux, il a voulu encore en effacer le souvenir. Le long des stèles tombales et des marbres gravés, les ronces et les chèvrefeuilles grimpèrent ; ils en dissocièrent les pierres, et les arrachèrent. L'herbe et les orties poussèrent pardessus, bientôt brûlées par le soleil ardent, le Moloch adoré des premiers conquérants, qui dévore tout, à chaque été. Puis la poussière rouge des ruines, qui s'insinue partout, recouvrit davantage les tombes, et au printemps suivant une végétation nouvelle effaça davantage la mémoire des morts.
Les seuls édifices funéraires qui existent encore à Chella sont ceux de Santons vénérés: pauvres hères dépenaillés sans doute de leur vivant. Leurs blanches koubbas, entretenues par des mains fidèles, ont survécu aux tombeaux des rois magnifiques, et leur présence a sanctifié le lieu. C'est ainsi qu'on rencontre, tout près de la fontaine, le marabout de Sidi Yaya, et, au-dessus, celui de Sidi Amman-el-Mesnavry. Le mur ouest de l'enceinte est encore en bon état.
Dernière édition par Paul Casimir le Mer 9 Oct - 17:51, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Mer 9 Oct - 17:41 | |
| AU CŒUR DU MAROC On le franchit par une porte curieuse, richement décorée et assez bien conservée. La baie extérieure s'ouvre entre deux hautes tours demi-octogonales, qui se terminent, au-dessus du mur d'enceinte, par une plate-forme carrée. Autrefois, le haut du mur et des tours était découpé en créneaux réguliers ; mais le parapet s'est écroulé presque partout, laissant à nu le chemin de ronde. Cependant quelques merlons pointus se découpent encore sur le ciel bleu : ils laissent mieux voir la place de ceux qui manquent et donnent à cette crête de pierres, l'aspect d'une vieille mâchoire édentée. Devant la porte s'étend un grand plateau caillouteux parsemé d'une végétation étrange d'aloès pointus et de cactus aux formes bizarres. Le sable rouge qui recouvre ces plantes les fait paraître aussi vieilles que les pierres. Derrière nous le plateau dévale rapidement vers l'oued, qui serpente en bas à travers les marécages, et dans le lointain, les collines qui supportent les derniers contreforts de la Mamora estompent l'horizon. Tout près, à quelques centaines de mètres, la grande enceinte de Rabat nous ouvre sa porte du Fer, ainsi nommée, paraît-il, parce qu'on y faisait les exécutions capitales. Au-dessus de la voûte, de grands crochets recourbés attendent encore les têtes. * **
La vieille Chella, plus ancienne que nos premières | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Mer 9 Oct - 17:45 | |
| UNE VILLE MORTE: CHELLA civilisations, achève de pourrir sous les aloès et les figuiers, mais la source claire, où s'abreuvaient le soir les éléphants sauvages, murmure encore derrière les pierres de la fontaine. Si l'on ne rencontre plus les pleureuses noires qui venaient ici faire la toilette dernière des Sultans, l'endroit est toujours animé par les jeux des enfants et les cris des lavandières, rieuses et bavardes.
Cependant, à certains jours, on aperçoit, rôdant parmi les ruines, un pâle personnage. Il se promène vêtu d'un complet kaki, aux formes raides, qui détonne, dans ce passé rustique, comme un habit de carnaval. De temps en temps, il s'arrête et prend des notes. Chella, vieille cité punique, méfie-toi de ce personnage. C'est peut-être un de nos ingénieurs qui vient pour transformer ta source vive en limonade gazeuse, ou pis encore: un archéologue qui, semblable au naturaliste abattant une créature vivante pour l'empailler, viendra arracher ta couronne de verdure et te détruire sous prétexte de te mieux connaître. Chella, tombeau champêtre des Almohades et des Mérinides, conserve longtemps encore tes vieilles pierres rongées par les mousses, à l'abri des trop savantes restaurations !
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES Excursions à Chella et aux environs. — Le voyageur Ali-bey, qui visita Rabat au commencement du XIX° siècle, nous apprend que l'entrée des ruines de Chella était interdite aux | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Une ville morte : CHELLA Mer 9 Oct - 17:50 | |
| AU CŒUR DU MAROC
chrétiens et aux juifs. II y a quelques années seulement, on ne pouvait aller à Chella que fortement escorté, à cause des brigands qui infestaient la campagne. On peut remonter le Bou-Regreg jusqu'à son confluent avec l'oued El-Akreuch, à 15 kilomètres de son embouchure. Pour parvenir en cet endroit, un bateau à vapeur d'un mètre de tirant doit quitter Rabat deux heures avant la pleine mer. A toute heure, on peut remonter le fleuve jusqu'au dixième kilomètre. A partir de cet endroit, l'oued s'engage dans une gorge où il est encombré d'îles et de gués, asséchés aux basses mers.
LA CHASSE. — Les environs de Chella et les bords du Bou-Begreg sont très riches en gibier, On peut introduire au Maroc des fusils de chasse, avec une autorisation du consulat de France qui délivre en outre un permis d'armes contre la somme de 16 francs par arme. L'introduction des armes autres que les fusils de chasse est interdite. En vertu du modus vivendi franco-espagnol signé à Saint-Sébastien, le 26 juillet 1911, les Européens, même en armes, peuvent circuler librement dans tout le Maroc, sans se préoccuper des zones d'influence, à la seule condition d'être munis d'une autorisation de l'agent diplomatique ou consulaire de leur pays.
FIN | |
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