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| L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 | |
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Auteur | Message |
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Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 9:40 | |
| page 180 Fig. 123. - Casque turc. mot « Tchogan » s'appliquait à une sorte de raquette minuscule à manche très long. Il y a là un rapprochement assez curieux à faire avec l'arme du Sultan Toman-Bey. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 9:42 | |
| page 181 Fig. 124. — Casque persan. Il est aussi intéressant de signaler que le mot turc « Tcheskian » s'applique à une espèce de | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 9:48 | |
| page 182 javelot qui est crochu vers le bout et avec lequel on fait les exercices du « Djerid ». En Espagne, la fabrication des armes atteignit la perfection. La célèbre manufacture de Tolède existait déjà au IX° siècle, et, plus tard, les villes d'Almeria, de Séville et de Murcie avaient acquis une grande réputation. On n'a malheureusement rien pu trouver de ces anciennes époques, et les magnifiques spécimens dont nous allons parler ne datent que du XV° siècle. Fig. - 125, Poignard persan. Les plus admirables sont les épées du roi de Grenade, Boabdil. L'une d'elles figure à la Bibliothèque Nationale de Paris, au cabinet des Médailles, dans la collection du Duc de Luynes. Le pommeau et la poignée sont ornés de filigranes d'argent et enrichis de blasons, de bandes d'inscriptions et d'écussons où sont gravés dans l'émail, en caractères coufiques, la devise des rois de Grenade. Une autre épée, encore plus somptueuse, appartient à la collection du Marquis de Villaseca, à Madrid. La garde est enrichie de rosaces et de croix en émaux, bleus, blancs et rouges. Une troisième épée, aussi remarquable et d'un caractère très différent, fait partie de la collection de la Marquise de Campo-Tejar. Montée en argent doré et émaux cloisonnés, son originalité consiste dans un merveilleux décor de spires à nervures (fig. 122, page 179). | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 9:51 | |
| page 183 Fig. 126. - Poignard marocain Type berbère de la tribu des Aït-Aouz-Ghit. ( collection René Maitre ) | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 9:54 | |
| page 184 Fig. 127. - Poignard marocain Type dit "khenjer" ( collection René Maitre ) | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 10:00 | |
| page 185 Il faut citer, parmi les autres armes qui auraient appartenu à Boadbil, une dague et une épée à deux mains, à poignées en acier ornées d'ivoire. Signalons encore une épée du roi S. Fernando, avec un admirable fourreau en filigranes d'or rehaussé de pierreries. Cette pièce rare figure au Musée d'Armes de Madrid. Les armes turques mériteraient une étude particulière. Il en reste encore d'anciennes, qui sont conservées dans divers Musées et collections. Les casques, notamment, sont très remarquables. Nous donnons ici le croquis d'un modèle du type à cannelures obliques et à inscriptions (fig. 123, page 180). Fig. 128. — Poignard marocain. Type berbère du Haut-Atlas. Le Musée des Invalides possède quelques casques turcs d'une forme extrêmement curieuse, qui datent des XV° et XVI° siècles. Ils sont très hauts, effilés et pointus, décorés de cannelures et enrichis d'admirables arabesques ciselées. D'autres pièces rares figurent au Trésor du Vieux-Sérail, à Constantinople; au Musée d'Armes de Berlin, et dans les collections Kœchlin et N. de Rothschild. Les sabres turcs ont une forme spéciale très courbe, mais le décor est loin d'avoir la richesse de celui des armes de Grenade. Il n'existe plus beaucoup de spécimens | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 10:59 | |
| page 186 des armes anciennes de la Perse. Cependant, quelques musées possèdent de précieux documents qui nous donnent une idée de la forme et du décor des casques, des sabres et des poignards. Fig 129. — Poire à poudre. Type berbère du Maroc (collection de l'auteur). Il faut citer, notamment, le casque du célèbre Sultan Chah Abbas qui figure au British Muséum. La caractéristique de ces casques est la forme basse surmontée d'une longue pointe. La calotte est enrichie d'arabesques et d inscriptions d'une grande finesse (fig. 124, page 181). Il existe encore quelques beaux sabres et poignards à lame courbe ( fig. 125, page 182), | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 11:10 | |
| page 187 notamment au Musée du Louvre. II faudrait un chapitre pour décrire la variété de forme et d'ornementation des armes algériennes et marocaines. Il y a d'abord les longs fusils dont le canon est orné de bagues d'argent ciselé, dont le chien est damasquiné et niellé, et dont la crosse s'enrichit d'incrustations d'ivoire, de plaques d'argent niellé et d'une ornementation cloutée rehaussée de cabochons et d'émaux. Les armes fabriquées dans le Sud marocain sont particulièrement originales. fig. 130. -— Poire à poudre. Type berbère du Maroc (collection de l'auteur). | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 11:16 | |
| page 188 La variété des poignards, appelés en Arabe « Koummya », est remarquable. Les plus étranges sont ceux de la tribu des Aït-Aouz-Guit, dont la tête affecte la forme d'un chapeau de gendarme (fig. 126, page 183). Fig. 131 et 132. — Poires à poudre. Types berbères du Maroc (collection de Fauteur). Les plus rares sont les « Khenjer » que portent les caïds et les notables. Le fourreau, en argent ciselé, de forme recourbée, est plat. La poignée est en ivoire (fig. 127, page 184). Les plus tragiques sont les « Sboula », poignards droits dont la lame longue et étroite est enserrée | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 11:21 | |
| page 189 dans un fourreau de cuivre gravé ou d'argent, et parfois orné au milieu d'une bande de velours. Il y a aussi d'autres types de poignards berbères du Haut-Atlas dont nous donnons ici un croquis (fig. 128, page 185). Signalons, enfin, les sabres à lame courbe et à poignée d'argent niellé, et les poires à poudre en cuivre ciselé, rehaussées d'argent, dont les formes sont si originales (fig. 129, 130, 131 et 132). La récente exposition du centenaire de la conquête de l'Algérie, si magistralement organisée par M. Camille Gronkowski, conservateur du Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris, nous a permis d'admirer des pièces de collections extrêmement rares et que l'on n'aura certainement plus l'occasion de revoir de longtemps. Parmi les armes magnifiques qui étaient exposées, nous avons surtout remarqué d'admirables pistolets avec crosse en argent niellé et ciselé (fig. 133), un fusil dont la crosse est enrichie d'application de nacre découpée, faisant partie de la collection de M. Henri d'Allemagne, fig, 133, — Pistolet algérien (collection Henri d'Allemagne). | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 11:25 | |
| page 190 le sabre du Bey d'Alger, avec son fourreau en or ciselé, séparé, suivant la tradition, par une bande de velours rouge, sa poignée en corne blonde et sa lame de Damas; et enfin le fusil et le yatagan d'Abd-el-Kader, qui figurent dans les collections du Musée de Chalon-sur-Saône. fig. 114. — Motif central du plat d'une reliure persane (XV° siècle). _____ | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Jeu 27 Fév - 11:34 | |
| page 191 BIBLIOGRAHIE DU VIIe CHAPITRE
Blochet. — Peintures des manuscrits Orientaux de la Bibliothèque Nationale. Paris. Id. — Les enluminures des manuscrits Orientaux (Turcs, Arabes, Persans) de la Bibliothèque Nationale.Huart (C.). — Les calligraphes et les miniaturistes de l'Orient Musulman. Paris. Mercier (Louis). — La chasse et les sports chez les Arabes. Paris, M. Rivière, 1927. Kuhnel. — La miniature en Orient. Paris. Grès. Nézière (J. de la). — La décoration Marocaine. Librairie des Arts décoratifs, Sakisian (A.). — L'école de miniature de Herat au XV° siècle. Paris. Id. — La Renaissance de l'Art Français, 1921. Valencia (Comte de). — Catalogue du Musée Royal d'Armes, Madrid, 1898. Catalogue du Centenaire de la Conquête de l'Algérie. - (Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris, 1930. Exposition organisée par M. Gronkowski.) _____ | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 6:35 | |
| page 192: page blanche page 193 CHAPITRE VIII
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Les Etoffes et les Broderies
LES ÉTOFFES ET LES BRODERIES MUSULMANES
Si l'on cherche à remonter aux origines des premiers tissus musulmans, on retrouve, comme pour l'architecture et pour la plupart des arts arabes, l'influence des Coptes et des Byzantins. Nous avons signalé, dans de précédents chapitres, les opinions des écrivains d'art ausulman sur ce sujet. Il est assez curieux, en tous cas, de comparer quelques motifs géométriques imaginés par les Coptes avec certaines compositions décoratives arabes. Le Musée des Tissus de Lyon possède une admirable collection d'étoffes coptes, dont nous avons déjà donné un exemple et qui est, à cet égard, très probant. Quant aux Byzantins, on peut supposer qu'ils ont légué aux Arabes les compositions en forme de roues et celles losangées qui constituent, avec des scènes de cavaliers et des animaux affrontés ou adossés, les caractéristiques principales des soieries byzantines. D'autre part, il faut admirer l'apport considérable des | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 6:38 | |
| page 194
artistes persans dans la décoration des étoffes musulmanes.
Le Musée des Arts décoratifs de Paris, le Musée du Louvre et le Musée historique des Tissus de Lyon possèdent quelques somptueux spécimens de soieries et de velours des belles époques persanes.
On retrouve, dans ces pièces rares, les compositions caractéristiques inspirées de combats d'animaux sauvages : lions, bouquetins, guépards, aigles, ou de scènes de guerre et de chasse, ou encore de paysages fleuris, parsemés de jacinthes, d'œillets et de tulipes.
Parmi ces échantillons les plus remarquables, citons d'abord le tissu de soie datant du XI° ou XII° siècle, qui figure au Musée des Arts décoratifs. Il représente des aigles à deux têtes terrassant des fauves. Puis l'étonnant morceau de soierie à décor d'éléphants avec bordure d'inscriptions coufiques. Cette merveilleuse évocation de l'art persan sassanide du X° siècle figure au Musée du Louvre (fig. 134, page 195); le spécimen d'étoffe de soie du XIV° siècle, dont le sujet se détache sur fond rouge, représente un homme armé emmenant une prisonnière avec une chaîne, au milieu d'un paysage fleuri (Musée des Arts décoratifs). Signalons encore, au Musée des Tissus de Lyon, une pièce de velours persan du XIV° siècle, avec décor de personnages et un admirable morceau de « velours coupé » représentant une scène de chasse.
L'art du tissage de la soie et du velours fut aussi très florissant en Asie Mineure, aux XVI° et XVII° siècles. Nos grands musées possèdent quelques beaux spécimens des tissus fabriqués en Anatolie et sur le Bosphore. Parmi les plus caractéristiques, nous citerons, au Musée des Tissus de Lyon, le décor aux quatre fleurs, en velours de Scutari, datant du XVI° siècle. C'est une composition séduisante où des églantines,
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 6:48 | |
| page 195 des œillets, des tulipes et des jacinthes stylisées, disposées en éventail, forment un gracieux motif à répétition du plus heureux effet. Il y a aussi une grande tenture à fond de taffetas blanc avec un décor floral stylisé, et une pièce de brocart de velours d'Asie Mineure (XVI° siècle) avec son décor somptueux de feuillages à rythme ondulé, en forme d'ovales. Fig. 134. — Etoffe de soie (Perse) (X° siècle). Musée du Louvre. Il est grandement regrettable que l'Egypte ne nous ait presque rien laissé des belles époques où l'on tissait, à Alexandrie et à Damiette, ces merveilleuses étoffes brodées d'or dont l'historien Makrizi fait des descriptions enthousiastes. Parmi les pièces les plus remarquables, cet écrivain cite celle que le Sultan | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 6:55 | |
| page 196 El Moezz li dîn Allah avait fait exécuter. On y voyait, paraît-il, chose fort rare, comme on le sait, dans l'art musulman, des paysages célèbres de l'Arabie, et notamment des aspects de la Mecque. fig. 135. —- Etoffe de soie (XIV° siècle). Eglise Saint-Sernin de Toulouse. Quelques échantillons de ces beaux tissus, que l'on peut attribuer à l'Egypte musulmane , sont cependant parvenus jusqu'à nous. Le Musée de Cluny en possède plusieurs qui sont particulièrement typiques. C'est d'abord un fragment de tissu de soie qui représente deux paons faisant la roue, dans une harmonie rouge et jaune, d'un éclat magnifique. Une autre étoffe, tout à fait semblable, est conservée à l'église Saint-Sernin à Toulouse ( fig. 135). | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:02 | |
| page 197
Le Musée de Cluny possède encore un autre tissu de soie d'une tonalité gris bleuté où l'on voit, au milieu de médaillons à rosaces, des animaux très stylisés, oiseaux et renards affrontés. A vrai dire, l'origine exacte de ces belles pièces est controversée par les écrivains d'art musulman. Le motif des paons, par exemple, est attribué par les uns à des artisans siciliens, sous la domination des Egyptiens musulmans du XII° siècle, et par d'autres à l'Andalousie. Prisse d'Avenues le situe au XIV° siècle.
Il faut citer aussi le très curieux tissu de soie du Musée de Nancy. Le décor se compose d'un motif en médaillons représentant deux lions affrontés et séparés par le « homa » traditionnel, ou arbre sacré, symbole de l'immortalité dans l'antiquité asiatique (fig. 136, page 198). Cette pièce si originale et rare aurait été fabriquée en Egypte à l'époque fatimite. Mais, là encore, l'origine est discutée. M. Migeon l'attribue à la Perse Orientale du XI° siècle.
M. Migeon signale aussi, de la même période, " une étoffe de soie décorée de médaillons renfermant des lièvres à longues oreilles, reliés entre eux par des sortes de fleurons supportant des canards. La bordure porte une longue inscription en caractères coufiques aux noms et titres du Khalife Fatimide d'Egypte, El Hakem bi amr Illah, et de son père (fin du X° siècle). Ce tissu, qui appartenait au Trésor de l'Abbaye de Saint-Denis, passait pour avoir été rapporté de Palestine par Saint-Louis. Trésor de Nôtre-Damne de Paris " (1).
De la même époque Fatimide, il faut encore noter une étoffe de mousseline arabe, dite « voile de Sainte-
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(1) Migeon, op, cit.
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:06 | |
| page 198 Fig. 136 - Etoffe de soie (Perse ou Egypte, XI° ou XII° siècle) Musée de Nancy. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:12 | |
| page 199
Anne », qui appartient au Trésor de Notre-Dame d'Apt.
« Elle est brochée d'or et de soie sur trois raies parallèles. Sur deux raies se voient des entrelacs enfermant des oiseaux d'or et des fleurs d'or sur fond rosé. La bande du centre porte, sur fond d'or, une bordure d'S noirs, une ligne de caractères arabes et un entrelacs avec des chiens et des perroquets affrontés. Le milieu du voile est partagé verticalement, dans sa hauteur, par une bande renfermant trois médaillons circulaires, encadrés d'une légende arabe en lettres rouges; des sphinx couronnés y sont adossés, les queues entrelacées, et les ailes amorties par une tête de cheval. Le fond est d'or et les ornements bleus» verts, rosés, blancs et noirs (1), »
Enfin, il faut signaler les intéressantes étoffes analogues appartenant aux Musées de Berlin et de Bruxelles, et au Trésor de l'église Saint-Sernin, à Toulouse.
Examinons maintenant le caractère des tissus Hispano-Moresques. La décoration est, en général, inspirée des combinaisons polygonales. Cependant, on voit, dans quelques pièces très anciennes, des figures et des animaux stylisés. Une des caractéristiques principales est l'utilisation des inscriptions dans la composition ornementale. Les Musées de Madrid, le Victoria Albert Muséum de Londres, le Musée historique des Tissus de Lyon conservent de beaux spécimens d'étoffes de ce style.
Le Musée de Cluny possède aussi quelques-uns des tissus de soie les plus remarquables provenant de l'Espagne moresque. L'un d'eux se compose d'une série de bandes superposées, où des entrelacs géométriques
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(1) Migeon, op. cit.
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:13 | |
| page 200
alternent avec des inscriptions. Le choix des différentes largeurs des bandes et leur disposition d'ensemble, ainsi que la préciosité des détails, témoignent d'un sentiment décoratif tout à fait remarquable. Prisse d'Avenues reproduit, dans son ouvrage, un fragment d'une belle étoffe de style Hispano-Moresque du XIV° siècle, qui est conservée dans l'église de Nivelles (fig. 137, page 201). Cette composition ornementale par bandes, superposées se retrouve soit dans les tissus de l'Afrique du Nord; soit dans ceux de Tunisie où interviennent, au milieu de motifs géométriques, les fleurs stylisées empruntées au style persan; soit dans ceux d'Algérie et du Maroc.
Au Maroc, c'est principalement à Fez que se sont toujours fabriquées les plus belles étoffes de laine et de soie. Une des spécialités les plus remarquables de l'ancienne capitale marocaine est le tissage des ceintures de soie dont les femmes se paraient les jours de fête. Il en existe une variété considérable dont les principaux types ont été réunis, par M. Vogel, dans un album de superbes planches en couleurs. Le Musée de Rabat possède quelques beaux spécimens de ces ceintures qui sont la plupart du temps brochées d'or. L'ornementation se compose de motifs géométriques, ou de compositions florales très stylisées, disposées par bandes ou par panneaux. Les couleurs employées sont d'une grande variété et généralement très vives. Le ton du fond est le plus souvent orangé ou rouge grenat.
On fabriquait aussi, à Fez des foulards et des écharpes de soie rehaussés de broderies d'or et d'argent; mais, depuis quelque temps, les commerçants lyonnais ont apporté au Maroc de nombreux modèles de leurs magnifiques soieries, et cette concurrence
Dernière édition par Paul Casimir le Ven 28 Fév - 8:22, édité 1 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:15 | |
| page 201 Fig. 137. - Etoffe hispano-mauresque ( XIV° siècle). | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:23 | |
| page 202
va certainement modifier, en peu d'années, le caractère et l'importance de l'industrie marocaine des tissus de soie. Il faut également signaler, à Fez, la fabrication d'étoffes en laine fine ornées de rayures de soie, tissées pour les « Haïks » et les « Djellabas », A Marrakech, où la population est en majorité paysanne, le tissage des étoffes est naturellement tout différent de celui de Fez, ville aristocratique. On fabrique, dans la capitale du Sud Marocain, des couvertures et des « Haïks » en laine blanche assez grossière, ornées de larges rayures rouges, et des tissus à rayures grises brunes et blanches, d'un caractère bien particulier, qui servent à la confection des djellabas.
Il faudrait tout un chapitré pour la description détaillée des étoffes et de la décoration des tissus berbères. Cette étude fera partie d'un ouvrage sur « le Costume au Maroc », pour lequel nous avons commencé une série d'aquarelles qui seront reproduites en couleurs dans cet important travail en préparation.
Parmi les étoffes de vêtements tissées par les Berbères, il faut citer ce curieux type de manteau qui, vu à plat, donne l'impression d'une étroite couverture, et qui est orné de minces rayures brodées, généralement assez rapprochées, et parallèles. Nous donnons ci-contre le croquis d'un fragment d'un de ces costumes porté par les femmes du Moyen-Atlas (fig. 138, page 203). Les motifs décoratifs de ces broderies sont formés de lignes géométriques très simples, comme celles que l'on a observées sur les murs des kasbas. Ce sont principalement des zig-zags, ou des croix, ou des carrés dentelés, ou des réseaux de losanges, Ce genre de rayures brodées se retrouve aussi sur les burnous des hommes de certaines tribus berbères, notamment dans le Riff.
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| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:29 | |
| page 203 Le décor de ces bandes est enrichi de pompons de soie de couleurs vives (fig. 139, page 204). Les colorations de ces étoffes sont harmonieuses et séduisantes. Le ton du fond est d'un blanc crème et les bandes sont brunes ou grenat, agrémentées de broderies rouges, bleues, jaunes et vertes. Fig, 138. — Fragment de costume de femme berbère du Moyen-Atlas (Maroc). Signalons enfin, parmi les plus curieux tissus fabriqués dans les tribus berbères du Sud Marocain, celui du vêtement appelé « Akhnif », qui est porté dans la région des Sektana et des Glaoua. Ce manteau, tissé en poils de chèvre, d'un ton noir ou brun, est orné, dans le dos, d'un grand motif ovale de couleur rouge agrémenté de bandes et de passements brodés de soie de teintes vives (fig. 140, page 205). | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:32 | |
| page 204 Fig. 139. - Costume d'homme berbère du Riff (Maroc). | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 Ven 28 Fév - 7:36 | |
| page 205 Fig140. - Manteau berbère du Haut-Atlas, dit "Akhnif" ( Maroc). | |
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| Sujet: Re: L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 | |
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| | | | L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 | |
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