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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.

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Pierre AUBREE
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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 28-f_011

- Ci-dessus : Vue générale des installations de la station d'épuration de l'usine thermo-électrique d'Oujda.

LA NAISSANCE DES TÉTRAPODES

LA conception et la mise au point, après de très nombreuses expériences des blocs tétrapodes qui constituent les musoirs des jetées de la prise d'eau à la mer de l'usine thermo-électrique des Roches-Noires Sud, sont l'œuvre du Laboratoire Dauphinois d'Hydraulique (Etablissements Neyrpic) et sont couverts par des brevets en tous pays.
La photographie ci-dessus représente un essai sur modèle réduit des deux musoirs du canal d'amenée des Roches-Noires. L'un des musoirs, celui de droite sur la photo, a été revêtu de blocs artificiels classiques, l'autre de blocs tétrapodes. On peut se rendre compte que les blocs artificiels classiques ont été complètement désorganisés par la tempête, tandis que les tétrapodes constituent un massif demeuré intact.
Cette expérimentation sur modèles réduits est une des grandes conquêtes de l'Hydraulique. Elle fut pratiquée pour la première fois en, France en 1878. Depuis, de nombreux pays ont suivi cet exemple et l'on ne construit plus de ports, de jetées, de canaux, de barrages sans que leurs modèles réduits aient été préalablement soigneusement étudiés.
Galilée disait déjà qu'il avait rencontré moins de difficultés à observer le mouvement des corps célestes, malgré leur colossale distance, qu'à essayer d'analyser les mouvements de l'eau qui se produisent cependant sous nos yeux. Ces mouvements sont si complexes, en effet, que les ingénieurs modernes ne peuvent déterminer à coup sûr la forme à donner aux ouvrages qu'ils se proposent d'édifier au sein de l'eau « vivante ». Par contre l'observation des réactions de l'eau en face d'un obstacle est aisée sur une maquette que l'on peut modifier à sa guise, et à laquelle, par tâtonnements successifs, on peut donner une forme définitive, celle qui sera adoptée en grandeur réelle.
C'est ainsi que sont nés les tétrapodes. Leur forme caractéristique, que l'on peut imaginer sans peine grâce au cliché ci-dessus, conduit à des massifs présentant des propriétés toutes particulières : porosité considérable et permanente qui élimine les dangers de sous-pressions dont les études récentes ont montré toute la nocivité, rugosité hydraulique permettant d'absorber les énergies cinétiques des vagues en état de déferlement, rugosité mécanique interne extrêmement élevée donnant une cohésion parfaite au massif. Tels sont au moins les principaux avantages des tétrapodes.
L'expérience de Casablanca a confirmé pleinement les essais du célèbre laboratoire de Grenoble : les deux massifs de tétrapodes des Roches-Noires sont demeurés intacts sous les assauts des violentes tempête de cet hiver.

La station d'épuration de la Centrale d'Oujda

L'usine thermo-électrique d'Oujda comprend quatre turbos alternateurs, dont le plus puissant est de 10.000 kW.
L'eau de condensation est refroidie par réfrigérants atmosphériques. Du fait de l'évaporation ou des purges dans ces réfrigérants, une importante fraction, évaluée à 200 tonnes-heure, d'eau d'appoint est nécessaire. Cette eau doit répondre à des caractéristiques physiques et chimiques bien déterminées et en particulier être totalement débarrassée de sels incrustants pour éviter tout dépôt de tartres.
L'Auxiliaire des Chemins de Fer et de l'Industrie a été chargée par l'Energie Electrique du Maroc de réaliser une installation conforme à ces besoins, capable d'un débit général de 200 tonnes à l'heure et fournissant, à partir d'eau de puits de différentes provenances, une eau parfaitement limpide et totalement débarrassée de sels calco-magnésiens.
Elle comprend, en fait, deux postes semblables de 100 tonnes-heures, symétriquement disposés au-dessus d'une citerne d'accumulation d'eau traitée. Dans chacun de ces postes l'eau brute est préalablement filtrée dans une batterie de deux filtres rapides à quarts travaillant sous pression.
L'eau filtrée, au débit de 100 tonnes-heure, passe alors dans une batterie de trois adoucisseurs contenant un lit de zéolithe synthétique à grande capacité d'échange, dont la propriété est de capter les ions calcium et magnésium des sels dissous et leur substituer des ions sodium non incrustants. Chacun des adoucisseurs est capable de traiter jusqu'à 400 m3 d'eau.
Un dispositif de régénération au chlorure de sodium du produit échangeur permet de redonner à celui-ci sa capacité d'échange lorsque celle-ci s'épuise, en le saturant à nouveau d'ions sodium. A cet effet, et afin de pouvoir employer les sels de provenance locale les plus chargés en impuretés, une véritable centrale de préparation de saumure est prévue. Elle comprend des bassins de dissolution et de décantation, une batterie de deux filtres à lavage rapide pour la préparation des saumures clarifiées, des bassins d'accumulation de saumures et de récupération de saumures usées gui sont injectées par pompe dans les adoucisseurs.
Ainsi conçue, cette installation, d'un poids total de 400 tonnes, couvrant une surface de plus de 350 m2, permettra d'obtenir jusqu'à 2.400 m3 par jour d'eau douce.
Elle sera la plus importante réalisation de cette nature au Maroc.


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Pierre AUBREE
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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 29-f_012
- Maquette de l'usine thermo-électrique d'Oujda.
De gauche à droite   :  la chaufferie, la salle des machines et le bâtiment du tableau.
(M.   Galamand,   architecte  —  Entreprise  :  Constructions  Industrielles et  Grands   Travaux)


L'USINE   D'OUJDA

Dès 1929 une centrale thermique à moteurs Diesel avait été installée à Oujda par l'Energie Electrique du Maroc. Sa puissance, au cours des années suivantes et jusqu'en 1940, avait été accrue par étapes successives pour satisfaire aux besoins énergétiques sans cesse croissants du Maroc Oriental.
Cependant dès avant la guerre il était apparu que l'importance des puissances installées, jointe à la proximité de la mine de charbon de Djerada, justifiaient le remplacement du groupe Diesel par des turbo-alternateurs qui emprunteraient leur vapeur à des chaudières chauffées au charbon d'extraction locale.
Un projet fut donc établi en ce sens, ayant pour objet :
1° en première étape, un accroissement nouveau des moyens de la centrale existante, par l'installation d'un groupe turbo-alternateur de 2.500 + 300 kW ;
2° en deuxième étape et par tranches successives, l'installation de groupes turbo-alternateurs supplémentaires, de puissance à déterminer en fonction des besoins du Maroc Oriental, destinés à remplacer progressivement les anciens groupes Diesel.
Parallèlement était envisagée l'interconnexion de cette centrale avec celles du réseau algérien pour l'immédiat, et celles du réseau général du Maroc pour l'avenir.
A l'heure actuelle, la réalisation de ce programme, retardé quelque peu par la guerre, est en voie d'achèvement. Quand elle sera terminée, dans quelques mois, la centrale d'Oujda ccmportera les moyens de production suivants :
— 1 groupe turbo-alternateur  de  2.500   +  300  kW mis  en service fin 1942 ;
— 1 groupe  turbo-alternateur de  5.000   +  500  kW mis en service fin 1947 ;
— 1  groupe turbo-alternateur de 5.000   +   500  kW mis en service fin 1949  ;
— 1  groupe   turbo-alternateur   de   10/12.000   kW   qui   sera mis en service en 1951 ;
— 1  groupe Diesel de secours et de démarrage de 500 CV.
Sa puissance sera ainsi de 26.000 kW.
Les travaux entrepris permettront d'ailleurs, si besoin est, d'installer ultérieurement un cinquième groupe turbo-alternateur d'une puissance au moins égale à 10.000 kW, avec les moyens de production de vapeur correspondants.

Les installations
Les installations réalisées et en cours d'achèvement sont situées dans le quartier industriel d'Oujda. le lonç; de l'avenue Alsace-Lorraine, et réparties sur trois terrains séparés entre eux par deux voies publiques à usage, l'une de rue, l'autre de passage de l'embranchement industriel des Chemins de Fer du Maroc.
Elles sont complétées, au lieu dit « Boudir », par des installations de pompage destinées à fournir à la centrale l'important volume d'eau nécessaire à son fonctionnement.
Outre la salle des machines, abritant les groupes, ces installations comprennent :
— un bâtiment « chaufferie » ;
— un bâtiment   de   commande   des  circuits   électriques   et de départ des câbles à 5.500 volts ;
— un réseau ferré ;
— un système   de  réception,   de   stockage  et  de  manutention du combustible ;
— un système  d'évacuation des mâchefers :
— un système de pompage, de stockage et de distribution d'eau brute ;
— un  système  de  traitement  et  d'adoucissement  de  cette eau ;
— des réfrigérants  d'eau ;
— un poste de transformation élévateur 5.500-22.000-60.000 volts ;
— des annexes  : bureaux, laboratoires, sanitaires, ateliers et magasins.
La description qui va suivre, pour succincte qu'elle soit, permet de donner un aperçu détaillé de ces réalisations. Comme on le verra, ces dernières s'apparentent assez, dans leur principe, à celles de la centrale Sud des Roches-Noires, la seule différence essentielle résidant dans l'approvisionnement en eaux industrielles.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 30-f_012

- SCHÉMA DU CONVOYEUR A CHARBON


Approvisionnement, stockage et manutention des combustibles
Le combustible de base est le charbon de Dierada, dont les mines sont situées à 60 kilomètres au sud d'Oujda. Comme prévu à Casablanca ce charbon sera utilisé sous forme de fines brutes d'une granulométrie comprise entre 0 et 5 m/m., contenant 5 à 6 % de matières volatiles et 25 à 30 % de cendres, et dont le pouvoir calorifique supérieur varie de 5.200 à 5.700 calories.
Ce charbon, approvisionné par wagons-tombereaux, est déchargé par la benne d'un portique roulant qui permet son stockage sur parc et, ultérieurement, sa reprise.
Comme à Casablanca il existe certains risques de combustion spontanée de ce charbon en raison de sa teneur en soufre. Un bulldozer assurera donc le nivellement et la compression sur parc de ce combustible. Cet engin permettra aussi, en cas de besoin, de déplacer le charbon sur parc et de le repousser dans la trémie, origine du système de manutention.
Dans le fond de cette trémie, conçue pour recevoir aussi le charbon issu de wagons-trémies, circule un transporteur à courroie caoutchoutée amenant le combustible à la chaufferie en passant par un concasseur et par un appareil éliminateur de fibres d'alfa.
Le parc à charbon permettra de stocker jusqu'à 50.000 tonnes de combustible. Ouant aux appareils de manutention, ils sont capables d'un débit de 100 tonnes-heure.
Les chaudières sont conçues pour brûler aussi, en cas de besoin, soit du mazout seul à la place du charbon, soit du mazout en appoint au charbon.
La centrale comprend donc une station de dépotage de camions-citernes et de wagons-citernes, ainsi qu'un parc à mazout de 3.000 m3 (en première étape 2.000 m3) et une station de refoulement aux pompes à combustible des chaudières.
Une chaudière auxiliaire Babcock et Wilcox type FM. de 2000 kg.-heure, dont le foyer tapissé d'écrans d'eau e=t spécialement conçu pour la chauffe en mazout, assurera la production de la vapeur nécessaire au réchauffage de tous ces circuits.

Les groupes évaporatoires
Pour desservir les trois groupes turbo-alternateurs à vapeur actuellement en fonctionnement, six chaudières ont été installées : deux de 7 5-9-10 tonnes par heure avec le premier groupe. Quatre de 15-18-20 tonnes par heure avec les deux suivants. La vapeur y est produite sous une pression de 39 Hpz et à la température de 450° C.
Pour le quatrième turbo-alternateur, trois chaudières de 30-36-40 tonnes par heure de vapeur aux mêmes caractéris-tinues sont en cours de montage. Les tuyauteries de liaison sont conçues pour que la souplesse soit maximum, chaque turbo-alternateur pouvant être alimenté indifféremment par les quatre séries de chaudières.
Ces chaudières, de construction Babcock et Wilcox. sont du type R.L. à faisceau vaporisateur garni d'ailettes et convergent, dispositions qui favorisent beaucoup l'échange thermique, de sorte qu'il n'est pas nécessaire d'installer derrière les chaudières de réchauffeurs d'eau. Le surchauffeur est intercalé dans le faisceau.
Les chambres de combustion, ou foyers. ont été calculées, comme à la nouvelle centrale des Roches-Noires de Casablanca, pour la combustion des fines brutes de Djerada, en cendres fondues. Ces chambres sont essentiellement garnies de réfractaires dans les six premières chaudières. Au contraire, pour les trois nouvelles il a été possible, en raison de leur plus grande vaporisation, de les garnir de tubes écrans d'eau qui sont chauffés par le rayonnement de la flamme de charbon.
Les calories qui restent dans les fumées après leur sortie des chaudières servent à réchauffer l'air de combustion. Elles passent donc dans des réchauffeurs d'air, tubulaires pour les six premières chaudières et rotatifs Ljungstrom pour les trois nouvelles. Les fumées sont ensuite dépoussiérées dans les cyclones Prat et rejetées à l'atmosphère par des cheminées à tirage forcé.
Le charbon stocké en face de chaque chaudière dans une trémie à charbon brut est pulvérisé dans des broyeurs rotatifs à boulets S.U.C. où il est en même temps débarrassé de son humidité par des gaz chauds pris au foyer, puis stocké dans une autre trémie. Il est introduit au foyer par des brûleurs situés dans la voûte avant (flamme en U). Des brûleurs à mazout sont, en outre, disposés en façade des chaudières.

La production d'énergie électrique
Les quatre groupes comprennent chacun une turbine à soutirages et condensation tournant à 3.000 tours-minute avec poste de réchauffage, de dégazage et de distillation d'eau.
La pression de la vapeur à l'admission est de 34 Hpz et la température de 450° C.
Les alternateurs des quatre groupes fournissent du courant alternatif 50 hertz à la tension de 5.500 volts entre phases.
Les auxiliaires dits « indispensables ». et dont le fonctionnement est impérativement concommitant à celui des trois premiers groupes, sont alimentés en courant continu 220 volts fourni par des génératrices montées sur le même arbre que les alternateurs et, pendant les démarrages, par des groupes convertisseurs (deux convertisseurs de 500 kW équipent la centrale).
Dans le groupe de 10-12.000 kW ces auxiliaires « indispensables » sont alimentés en courant alternatif, à la tension de 400 volts, par un transformateur branché directement aux bornes mêmes de l'alternateur.
Les auxiliaires « non indispensables » de l'usine sont alimentés à partir du réseau.

Contrôle et Distribution de l'énergie
Le fonctionnement des groupes des divers auxiliaires et des départs est assuré dans une salle du tableau continue au bâtiment des Cellules comprenant tout l'appareillage électrique de 5.500 volts.
De ces cellules partent des câbles armés 5.500 volts alimentant le réseau local de distribution de la ville d'Oujda et un poste de transformation élévateur.
Le poste de transformation 5.500-22.000-60.000 volts est prévu nour pouvoir être équiné de trois transformateurs 5 500-60.000 volts de 20.000 kVA et de quatre transformateurs 5.500-22.000 volts de 2.500 kVA.
Equipé provisoirement de deux transformateurs 5.500-60.000 volts de 10.000 kVA et de quatre transformateurs 5.500-22.000 volts totalisant 6.000 kVA, ce poste permet l'alimentation des lignes à 60.000 et à 22.000 volts desservant le Maroc Oriental.
Précisons ou'il a été installé par la Société Parisienne pour l'Industrie Electrique (S.P.I.E.)
Grâce à une ligne 22.000 volts reliant Marnia, ce poste est également interconnecté avec le réseau de distribution de l'Algérie (E.G.A.).



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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 31-f_012

- Coupe transversale de l'usine d'Oujda.
Plan d'ensemble.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 1-f_0810

- Le château d'eau de la centrale de Petitjean (hauteur : 30 m., capacité : 225 m3).
- Coupe schématique de l'usine, avec la station de pompage sur l'oued R'Ddom.
(Ph. Gillot)

Enfin deux liaisons souterraines à 60.000 volts seront assurées sous peu entre ce poste « d'usine » et un poste « d'inter-connection » 60.000-150.000 volts, dont l'aménagement va commencer bientôt.
Par ce moyen, et par les lignes 150.000 volts aboutissant à ce poste d'interconnexion, la centrale d'Oujda sera prochainement reliée au complexe du Maroc Occidental et à celui de l'Algérie.
Alimentation en eaux industrielles
Le problème de l'alimentation en eaux industrielles est résolu à Oujda d'une façon différente qu'à Casablanca - Roches-Noires. Dans cette dernière centrale, l'eau à vaporiser est empruntée à la distribution locale (S.M.D.). A Guida, les possibilités du réseau local ne le permettent pas.
Aux Roches-Noires les divers appareils à refroidir (condenseurs, alternateurs, transformateurs) le sont par eau de mer. Il n'en était évidemment pas question à Oujda. L'Energie Electrique du Maroc a donc été amenée à étudier les installations d'Oujda en cherchant à réduire au maximum la consommation d'eau et, entre autres, à récupérer et même à refroidir, pour les remettre en circuit, toutes les eaux assurant le refroidissement des divers matériels mécaniques et électriques.
Ceci étant, et compte tenu des installations déjà réalisées ou en cours de réalisation, les besoins de l'usine sont de l'ordre de 200 mètres cubes-heure. Ces besoins passeraient à 300 m3-h. en cas d'installation d'un groupe supplémentaire de 12.000 kW.
Pour satisfaire ces exigences, et en accord avec l'Administration, il a été fait appel aux ressources d'une nappe phréatique voisine de la centrale, donnant en quantité suffisante une eau néanmoins assez dure (titre moyen : 66°).
La mise en exploitation de cette nappe a lieu à Boudir et elle a nécessité la construction d'un poste de transformation de 250 kVA, capable d'alimenter trois pompes de 150 m3-h. réparties, deux dans un puits de 28 mètres de profondeur, la troisième dans un forage de 47 mètres.
De Boudir l'eau est refoulée directement à la centrale, distante de 800 mètres, et envoyée dans des épurateurs capables de traiter 215 mètres cubes à l'heure et de ramener à 0 son titre hydrotimétrique. L'installation est complétée par une citerne de réserve de 700 m3 d'eau brute, et un château-d'eau de 43 mètres de hauteur, capable d'emmagasiner, en charge, 150 m3 d'eau brute et 300 m3 d'eau épurée.
Réfrigérants atmosphériques
Nous avons dit plus haut que pour en économiser la consommation les eaux utilisées au refroidissement des condenseurs étaient récupérées et refroidies pour être réutilisées. La centrale est dotée pour cela de quatre réfrigérants atmosphériques (un par groupe).
Deux de ces réfrigérants sont du type à ventilation naturelle (de 1.100 et 2.150 m3-h.) ; les deux autres sont du type à ventilation forcée (de 2.150 et 4.300 m3-h.). Chacun d'eux est capable d'abaisser d'environ 7° C la température des eaux de circulation.
Evacuation hydraulique des mâchefers
Comme celle des Roches-Noires-Sud, la centrale d'Oujda est équipée d'un système d'évacuation hydraulique des mâchefers Babcock et Wilcox.
Ce système comprend des canaux dans lesquels circule un courant d'eau de 600 m3-h. et où viennent tomber les mâchefers issus de la combustion. Ces mâchefers sont ainsi entraînés jusqu'à une série de bassins de décantation où ils sont repris par la benne d'un portique et déposés sur une aire d'égouttage. Ils y sont repris ultérieurement pour être évacués soit par camions soit par wagons.
Une station spéciale de pompage et de filtration d'eau dessert ce système. Des pompes cuirassées, d'un débit de 900 m3 heure, entraînées par des moteurs de 140 CV, aspirent l'eau aux bassins de décantation pour la refouler par des canalisations de fonte en tête des canaux. Ainsi, aux pertes par évaporation près, l'eau circule en circuit fermé.
Les suies déposées sur les surfaces d'échange des chaudières et des réchauffeurs d'air sont évacuées automatiquement de la même façon.
Ajoutons, pour terminer, que le gros-œuvre de l'agrandissement de l'usine thermo-électrique d'Oujda, a été confié aux Constructions Industrielles et Grands Travaux.

LA CENTRALE DE PETITJEAN

Dès le début de 1946 les premiers travaux de terrassement de l'installation d'une centrale thermique étaient entrepris à Petitjean. Cette installation était nécessaire pour satisfaire les demandes accrues de consommation d'énergie en attendant la mise en service de l'usine définitive d'Im'Fout dont les travaux avaient été ralentis par la guerre.
En avril 1947 un groupe de 5.200 CV était mis en service et raccordé au réseau de l'Energie Electrique.
Ses démarrages rapides, avantage des groupes Diesel, et ses possibilités de marche à charges réduites, en font une excellente usine de secours, mis à part l'appoint immédiat obtenu par sa mise en service.
Un second groupe Diesel de 5.200 CV a été mis en route en août 1950.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 2-f_0910

- Un des groupes Diesel de 5.500 CV de l'usine thermo-électrique de Petitjean. (Ph. Gillot)
- Vue aérienne de la nouvelle centrale d'Agadir, située en bordure de la mer (puissance installée : 7.380 CV). On distingue, à droite du cliché, le poste de transformation alimentant le port, la ville et la banlieue d'Agadir. (Ph. Flandrin.)

Située à proximité de raffineries de pétrole, la centrale de Petitjcan est facilement approvisionnée en combustible par wagons-citernes, grâce à un épi de raccordement à la Compagnie des Chemins de Fer de Tanger-Fès.
Le bâtiment de l'usine est divisé en deux parties, comprenant deux salles des machines de 30 m. 50 sur 14 m. desservies par deux ponts roulants de 20 tonnes, et par l'embranchement en voie normale de l'épi du chemin de fer Tanger-Fès. Les moteurs occupent chacun une surface de 17 m. sur 9 m. 50 dans le sens cte la longueur des salles. La seconde partie est constituée par un local comportant la partie électrique et les services annexes.
L'installation comprend, en outre, un bassin d'eau chaude enterré de 12 mètres sur 8 m. et 4 m. 60 de profondeur, avec une salle des pompes, deux réfrigérants, dont l'un avec châ-teau-d'eau de 225 m3, d'une hauteur totale de 30 mètres, deux citernes à mazout de 200 m3 en béton armé circulaires et demi-enterrées, enfin une station de pompage, établie en bordure de l'Oued R'Dom destinée à fournir l'eau nécessaire au refroidissement des moteurs.
Cette station de pompage comporte notamment deux pompes électriques d'un débit de 12 litres-seconde et un poste de transformation de 50 kVA. L'eau ainsi prélevée sur l'Oued R'Dom passe dans un bassin de décantation de 20 m. sur 10 m. puis est traitée suivant le procédé chalco-sodique.
Le poste de transformation comprend principalement deux transformateurs 60.000-5.500 volts de 5.000 kVA chacun : il est relié au réseau général du Maroc par la ligne 60.000 volts Petitjean-Sidi Slimane ; il alimente en 5.500 volts la sous-station des chemins de fer de Tanser-Fès et également, par l'intermédiaire de deux transformateurs 5.500-22.000 volts de 1.000 kVA, la ville de Petitjean et le réseau qui dessert Souk-El-Arba, Ouezzane, Mechra-bel-Ksiri et la plaine du Gharb. Un deuxième départ permet l'alimentation du centre pétrolier de Petitjean.
Les installations auxiliaires de l'usine et du poste sont alimentées r>ar deux transformateurs 5.500-220 volts de 300 kVA.

LÀ   CENTRALE    D'AGADIR


C'est en 1930 que l'Energie Electrique du Maroc installait à Agadir une petite centrale Diesel. A l'origine elle assura les besoins locaux puis, par la suite et suivant le développement industriel et agricole de la ville et de sa région, elle alimenta des lignes de distribution à haute tension.
C'est ainsi que la puissance de cette centrale établie provisoirement sur un terrain militaire qui, au début, était de 380 CV, fut portée par étapes successives à 2.180 CV en 1948.
Cependant, dès 1939, l'Energie Electrique du Maroc étudiait la réalisation d'une centrale définitive de puissance appropriée au développement de la ville et de sa région.
L'exécution de ce projet, arrêtée par la guerre 1939-45, fut reprise en 1946 et le premier stade de cette nouvelle centrale est actuellement en cours de finition. Elle totalise 4.580 CV installés.
En 1951, un nouveau groupe de 2.800 CV viendra compléter cette installation en portant la puissance installée à 7.380 CV.
Les groupes de l'ancienne centrale, non transférés dans la nouvelle à cause de leur faible puissance et qui fonctionnent actuellement encore en parallèle avec ceux de la nouvelle centrale, seront alors désaffectés.
La nouvelle centrale d'Agadir, ainsi équipée, assure l'alimentation de la ville par trois départs à 5.500 volts desservant le port et le quartier industriel d'Anza, la ville d'Agadir proprement dite, le quartier industriel et la banlieue jusqu'à la région maraîchère des Aït Melloul.

LES   USINES    DE   SECOURS


Destinée à l'alimentation de secours de Rabat et de Salé, l'usine de Salé est équipée de 3 groupes Diesel de 1500 CV et de deux groupes Diesel de 1.000 CV. Elle est reliée au réseau général par un poste de transformation 60.000-5.500 volts.
Ce poste comprend auatre transformateurs de 2.500 kVA en 60.000-5.500 volts et trois départs 60.000 volts sur Skrirat-Tit Mellil, Tit Mellil direct et Port-Lyautey-El Kanséra. Cinq départs alimentent les villes de Rabat et Salé. Deux autres départs en 5.500 volts desservent la région de Bou Khadel et les carrières de l'Oued El Akreuch.
La centrale de Mazagan, équipée de deux groupes électrogènes de 200 CV est reliée au réseau par un poste de transformation 22.000-5.500 volts alimenté, à partir de l'usine hydro-électrique de Si Saïd Machou, par une ligne 22.000_volts.
Ce poste comprend deux transformateurs de 22.000-5.500 volts de 500 kVA pour l'alimentation du réseau de Mazagan.
Reliée au réseau général par un poste de transformation 60.000-5.500 volts, l'usine de Safi est équipée de 4 groupes électrogènes de 500 CV. Le poste de transformation est alimenté à partir de Ben Guérir par une ligne de 60.000 volts desservant également le centre phosphatier de Louis-Gentil. Il comprend trois transformateurs de 60.000-5.500 volts de 1.200 kVA.




Dernière édition par Pierre AUBREE le Mer 28 Jan - 17:04, édité 1 fois
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- Chaudière RL de 15/20 t. de la centrale d'Oujda en cours de montage   (novembre 1946)
- Chaudière W. I. F. à gros volume d'eau



BABCOCK & WILCOX - MAROC

Installations complètes de chaufferies industrielles, des chaudières de 25m2 aux plus importantes centrales thermiques

Depuis vingt-cinq ans, la SOCIETE FRANÇAISE DES CONSTRUCTIONS BABCOCK & WILCOX contribue activement à l'équipement électrique du Maroc. En effet, dès son origine, l'ENERGIE ELECTRIQUE DU MAROC, là où elle a décidé la création de centrales thermiques équipées de turboalternateurs, s'est le nlus souvent adressée à la SOCIETE FRANÇAISE DES CONSTRUCTIONS BABCOCK & WILCOX pour la fourniture des chaufferies à vapeur.
C'est ainsi qu'à partir de 1924, la SOCIETE FRANÇAISE DES CONSTRUCTIONS BABCOCK & WILCOX a installé à la Centrale Nord des Roches Noires à Casablanca 10 chaudières « BELLEVILLE » d'une production unitaire horaire de 10/12 tonnes de vapeur, chaudières qui sont toujours en fonctionnement.
Il y fut adjoint en 1945 deux unités du type « C.T. » vaporisant 40/50 tonnes-heure chacune sous 20 kg/cm2 de pression et construites, en raison des événements, par la SOCIETE BABCOCK & WILCOX ANGLAISE.
En 1947, la SOCIETE FRANÇAISE DES CONSTRUCTIONS BABCOCK & WILCOX a reçu commande de la chaufferie complète de la première tranche de la Centrale Sud des Roches Noires qui est en cours de construction et fonctionnera courant 1951. Les trois chaudières en cours de montage nro-duiront chacune 70/90 tonnes-heure de vapeur surchauffée à 460° sous une pression de 46 hpz. Leur foyer est conçu pour la combustion en pulvérisé des fines brutes du charbon marocain de Djérada. Ces chaudières peuvent aussi fonctionner au mazout.
A la Centrale thermique d'OUJDA, deux chaudières BABCOCK & WILCOX, type « R.L. » de 7,5/10 tonnes-heure de vapeur surchauffée à 450° sous une pression de 39 hpz sont en service depuis fin 1942 et ont chacune, en fin 1950, 40.000 heures de fonctionnement effectif, essentiellement avec les fines brutes de Djérada.
La SOCIETE FRANÇAISE DES CONSTRUCTIONS BABCOCK & WILCOX a ensuite installé, par étapes, une série de chaudières de mêmes caractéristiques, mais de plus en plus puissantes : 4 de 15/20 tonnes-heure de vapeur entrées en fonctionnement de 1947 à 1949, et 3 de 30/40 tonnes-heure qui sont en cours de montage et dont l'allumage est prévu courant 1951.
L'industrie privée a aussi fait appel à la construction BABCOCK & WILCOX pour les chaufferies de ses centrales électriques : le montage de 3 chaudières à rayonnement pour chauffe au mazout, type « FF », d'une production unitaire de 12/14 tonnes-heure à 430" et sous 42 hpz. est commencé à la COMPAGNIE MAROCAINE DE CARTONS & PAPIERS à PORT-LYAUTEY, et une chaudière sectionnelle, type « CT » produisant 5,5 tonnes-heure de vapeur à 35 hpz et à 420° montée aux HUILERIES & SAVONNERIES DU MAROC à CASABLANCA est en service depuis le début de 1950. Ce sont enfin des grilles mécaniques BABCOCK & WILCOX qui équipent les chaudières de la Centrale électrioue de la COMPAGNIE SUCRIERE MAROCAINE à CASABLANCA.
L'activité de la SOCIETE FRANÇAISE DES CONSTRUCTIONS BABCOCK & WILCOX et de sa filiale, la SOCIETE BABCOCK & WILCOX MAROC, ne se borne pas à la fourniture de ces importantes chaufferies pour centrales thermiques, mais s'étend aux nlus petites chaufferies d'usines : des chaudières verticales multitubulaires BABCOCK & WILCOX de 27, 45 et 58 m2 prévues pour des vaporisations horaires de 500 à 1.800 kgs ont été mises au point pour les industries de la conserve, les hôpitaux ou les grands hôtels, etc...
Pour des productions supérieures, ce sont les chaudières sectionnelles à tubes droits BABCOCK & WILCOX, type « WIF » qui sont installées dans la plupart des industries importantes du Maroc, telles que : textiles, huileries et savonneries, industries agricoles. Huit mille chaudières de ce type sont en service en FRANCE et dans les territoires d'outre-mer et elles conservent toujours la faveur des industriels en raison de leur robustesse, de leur simplicité d'exploitation et d'entretien, et de leur excellent rendement.


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Réseaux de transport et de distribution



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- Un pylône d'angle de la ligne 159.000 volts d'Im-Fout à Casablanca (Tit-Mellil), la première établie sous cette tension en Afrique du Nord. Les ouvriers travaillant sur le pylône donnent l'échelle des chaînes d'isolateurs. (Ph. Gillot)


L'EXPLOITATION     DE    L'ENERGIE    ELECTRIQUE
LE POSTE CENTRAL DE REPARTITION
Les   réseaux   de  transport  de  force et les réseaux de distribution

La production de l'énergie électrique ne pouvant pas être stockée comme celle d'une mine de charbon ou d'un puits de pétrole, il importe de connaître à chaque instant les possibilités des différentes sources d'énergie afin de satisfaire les appels de la consommation en distribuant aux usagers le courant qu'ils demandent.
Ceci pose un problème de liaisons qui a été résolu en France par l'utilisation des lignes de transport de force à haute tension d'une part et du réseau de câbles souterrains des P.T.T. d'autre part. Des appareils télécommandés transmettent à un Poste Central toutes les indications utiles à connaître, telles que les cotes des barrages, la puissance disponible des différentes usines de production ainsi que la charge active et réactive des lignes d'interconnexion.

LES   LIAISONS   TELEPHONIQUES
A l'échelle réduite du Maroc, qui ne dispose d'ailleurs que d'un réseau téléphonique aérien, il ne pouvait être question de réaliser une telle coûteuse installation. Cependant le Poste Central de Répartition, installé aux Roches - Noires, utilise un réseau téléphonique, dit de sécurité, qui lui est propre.
Ce réseau comprend deux lignes, l'une vers le nord, l'autre vers le sud, avec des transversales, l'ensemble ayant une longueur de 1.000 kilomètres. L'automatisme de cette installation téléphonique est poussé au maximum. Un simple tableau à boutons poussoirs, reproduisant schématiquement l'ensemble du réseau général, permet d'entrer immédiatement en relation avec une quelconque usine de production. Il suffit pour cela d'appuyer sur le bouton correspondant à l'usine désirée. Toutes les opérations d'appel s'exécutent automatiquement sur cette simple pression et par l'intermédiaire de sélecteurs et de relais.
En outre, une liaison par câble enterré a été établie fin 1950 entre le Poste Central de Répartition et le Poste Principal de Transformation de Tit-Mellil.
Le Poste Central de Répartition établit d'après les statistiques et les renseignements recueillis auprès des principaux abonnés les prévisions journalières de fonctionnement de chaque usine. Il lui appartient d'adapter à chaque instant ces prévisions aux nécessités réelles de l'exploitation.
Chaque jour, et parfois chaque heure si les circonstances l'exigent, les usines hydrauliques signalent les variations du volume d'eau de la retenue des barrages.
Le service permanent du Poste Central de Répartition est assuré par quarts : un ingénieur, tout au long des huit heures de son service, suit l'évolution de la demande et contrôle la marche des différentes usines. Il agit comme un véritable « chef d'orchestre » décidant de la mise en route de tel ou tel groupe, parant à tout incident ou à toute déficience. De son poste de commandement il actionne littéralement l'ensemble de la production en toute connaissance de cause.

POUR  UNE  AMÉLIORATION DES   TÉLÉCOMMUNICATIONS
L'expérience du « câble hertzien » établi entre Afourer et Bin el Ouidane, dont nous avons parlé dans la première partie de cet ouvrage, s'étant révélée excellente, la direction de l'Energie Electrique du Maroc a décidé d'étendre ce système de télécommunication. C'est ainsi que sera prochainement édifiée la liaison Afourer-Casablanca (Tit Mellil).
La longueur totale de cette liaison devant être de 180 kilomètres environ, on utilisera des ondes métriques qui permettent des parcours supérieurs à la distance de visibilité optique. Deux relais actifs seront installés sur le plateau de Khouribga. Chacune des stations relais, dans un tel système, reçoit le signal affaibli venant de la station précédente et le retransmet, après amplification, vers la station suivante sur une longueur d'onde légèrement différente.
Ainsi seront grandement facilitées les liaisons téléphoniques entre le Poste Central de Répartition et l'ensemble Bin el Ouidane-Afourer, lorsque ces usines seront mises en service. Par ailleurs des liaisons directes par câbles souterrains seront mises à la disposition de l'E.E.M. par l'Office des P.T.T. entre Casablanca, Fès et Oujda.

Lignes et Postes 150.000 volts



Depuis la mise en service de l'usine d'Im'Fout, la tension de 60.000 volts, à laquelle s'était tenu jusqu'alors le réseau de transport et de distribution de l'énergie électrique, s'avéra insuffisante en raison des puissances importantes à transporter. Après diverses études, le choix s'est porté sur la tension à 150.000 volts.
Une première ligne à 150.000 volts a donc été réalisée entre Im'Fout et Tit-Mellil, soit 105 kilomètres, et mise sous tension au début de l'année 1950, se trouvant être la première artère en 150.000 volts fonctionnant en Afrique du Nord.
Peu de temps après, Daourat était relié à Im'Fout de la même manière (distance : 30 kilomètres).
Les autres lignes prévues sont les suivantes :
Daourat-Tit Mellil, 80 km.  ;
Bin el Ouidane - Afourer - Tit Mellil, 260 km. ;
Afourer-Fès,  280  km.   ;
Fès-Oujda,  300   km.
Des postes de transformation en 150.000 volts équipent ou équiperont par conséquent les usines intéressées par ce nouveau réseau, c'est-à-dire Daourat, Im' Fout, Afourer et Bin el Ouidane. En outre un poste de transformation 150.000-60.000 a été monté à Tit Mellil et deux autres seront installés l'un à Fès el Oua-li, qui sera mis en service en même temps que celui d'Afourer, l'autre à Oujda peu de temps après.


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- La salle du tableau du poste de transformation de Tit-Mellil, avec les pupitres supportant les schémas synoptiques des différentes parties du poste, avec leurs boutons de commande et les voyants correspondants. Au fond : le bureau du chef de quart. (Ph. Gillot)

LE POSTE DE TRANSFORMATION DE CASABLANCA-TIT MELLIL

Le poste de transformation de Tit Mellil est le point d'aboutissement des lignes de transport de 150.000 volts en provenance des usines réalisées ou en cours de réalisations, d'Im'Fout, de Daourat, d'Afourer et de Bin el Ouidane. D'autres usines pourront y être ultérieurement raccordées.
Le poste s'intègre également dans le réseau général d'interconnection à 60.000 volts.
L'énergie reçue en 150.000 volts et en 60.000 volts est répartie en 60.000 volts vers Casablanca, sa banlieue et les lignes de la partie nord du réseau. Un complément de distribution est fait en 22.000 volts vers la région de Fédala.

LES INSTALLATIONS
Le site de Tit Mellil a été choisi spécialement pour éviter d'une part la zone prévue des extensions de Casablanca et, d'autre part, les brouillards marins. Toutefois l'influence corrosive de ceux-ci pouvant encore se faire sentir et conduire à des travaux d'entretien et de réfection répétés, la charpente du poste a été exécutée en béton armé.
L'ensemble du terrain appartenant à l'Energie Electrique mesure 33 hectares. Plusieurs bâtiments y ont été édifiés pour le logement du personnel tant européen que marocain ; des jardins ont été dessinés et 6.000 arbres ont été plantés.
Les installations comprennent un bâtiment de commande et un hall de décuvage couvrant 715 mètres carrés, et le poste de transformation proprement dit qui s'étend sur 32.600 mètres carrés. Toutes les constructions ont été réalisées par l'Entreprise Quillery.
Le bâtiment de commande est à deux étages. Au rez-de-chaussée se trouve la salle de répartition des câbles et un laboratoire. Le premier étage abrite la salle des relais et le second la salle du tableau où sont concentrés les appareils de contrôle, de commande et de signalisation.
La salle du tableau mesure environ 16 m. x 8 m. Sur de larges pupitres qui, à droite et à gauche, en occupent presque toute la longueur, sont dessinés les schémas synoptiques des différentes parties du poste de transformation, avec leurs boutons de commande et des voyants qui s'allument au moindre incident, notamment lorsque la position du bouton ne correspond pas à la réalité. Le long des murs, en face de chaque pupitre, sont installés les appareils de contrôle correspondants.
Comme les armoires aux relais ou aux appareils de contrôle, les pupitres sont de couleur vert sombre sur laquelle ressortent en différents tons les schémas des installations 150.000 volts, 60.000 et 22.000 volts. Il y en a ainsi vingt-huit que l'on peut embrasser d'un seul coup d'œil et qui correspondent à six arrivées en 150.000 volts, quinze départs en 60.000 volts et sept départs en 22.000 volts dont deux pour les auxiliaires du poste.

FONCTIONNEMENT ACTUEL DU POSTE

Actuellement sont en service ou seront mis prochainement sous tension, quatre arrivées en 150.000 volts, douze départs en 60.000 volts et six départs en 22.000 volts. Ces arrivées et ces départs sont les suivants :
Arrivées 150.000 : Daourat (en construction), Im'Fout (sous tension depuis le 12 février 1950), une arrivée réservée, Afourer (prévue en 1952) ;
Départs 60.000 : Sidi el Aïdi, Si Saïd Machou (ces deux lignes sont provisoirement connectées aux deux départs suivants Abbé de l'Epée I (sous tension), Abbé de l'Epée II (sous tension), Camiran I, Camiran II, Roches Noires I (sous tension), Roches Noires II (sous tension), Roches Noires III (sous tension), Skrirat, Salé (ces deux départs n'étant pas encore installés, les lignes vers Skrirat et Salé sont connectées avec les départs Roches Noires), un départ réservé.
Départs 22.000 : Fédala (sous tension), Aïn Sebaa, Sidi Larbi, Médiouna, deux réservés.
Les liaisons entre le poste extérieur de transformation et le bâtiment de commande sont faites par deux galeries distinctes qui débouchent dans la salle de répartition.
Le hall de décuvage est accolé au bâtiment de commande. Il est prolongé par un atelier-magasin équipé d'un pont roulant de 80 tonnes. C'est dans cet atelier que nous avons vu le premier arrivé des six transformateurs triphasés 150.000-60.000 volts de 40.000 kVA qui doivent équiper le poste de Tit Mellil.
Pour donner une idée de sa masse imposante, rappelons qu'à son débarquement à Casablanca ce transformateur pesait 92 tonnes et qu'il est arrivé en même temps qu'une remorque, et son tracteur, spécialement conçue pour son transport, et dont l'ensemble ne comporte pas moins de vingt-quatre roues. Placé sur un wagon plat qui le conduira à la place qui lui est réservée dans la travée des transformateurs, on procédait à son montage lors de notre visite. Une fois complètement équipé, il pèsera 150 tonnes. Ajoutons que trente-deux radiateurs assurent son refroidissement grâce à quatre-vingt seize ventilateurs.

LE POSTE DE TRANSFORMATION PROPREMENT DIT
L'aire du poste extérieur de transformation s'étend sur 176 m. 50 de long et 155 m. 50 de large.
Le poste est divisé en trois parties : la première consacrée au 150.000 volts, celle du centre aux six transformateurs, la troisième au 60.000 volts. Les installations 22.000 volts placées en bout de poste à sa corne nord-est.
Dans son stade final d'extension, le poste sera ainsi équipé :
1" Six arrivées 150.000 volts, avec double jeu de barres et couplage ;
2" Six transformateurs 150.000-60.000 volts de 40.000 kVA, susceptibles d'être reliés à des compensateurs par un enroulement tertiaire à 11 kV et réglage en charge ; ...


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 8-f_0910

- Vue aérienne du poste de transformation de Tit-Mellil (Ph. Gillot) et plan général de l'installation. Pour faciliter la lecture de ces deux documents, une flèche d'orientation a été dessinée sur l'un et l'autre à un emplacement correspondant. On retrouvera ainsi : les quatre arrivées 150.000 v. provisoirement prévues ; les départs en 60.000 v. ; enfin, les villas des chefs de quart et celle du chef de poste.



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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 01-f_025

- S. C. P. M., Société Chérifienne des Produits Manufacturés, Casablanca.

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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 02-f_023

- ENERGIE ELECTRIQUE DU MAROC

Société Anonyme au Capital de 500.000.000 de francs
SIEGE SOCIAL : 280, boulevard Saint-Germain - PARIS
Direction de l'Exploitation : 65, rue Aspirant-Lafuente - CASABLANCA
Services de l'Exploitation : Boulevard du Commandant-Page - Roches-Noires - CASABLANCA
Téléphone : 284-65 (5 lignes)
USINE THERMIQUE A CASABLANCA 3O.OOO KVA.
USINE HYDRO-ELECTRIQUE A SI SAID MACHOU 26.OOO KVA.
USINE HYDRO-ELECTRIQUE D'IM'FOUT 36.8OOKVA.
USINE HYDRO-ELECTRIQUE A DAOURAT 2O.OOO KVA.
USINES HYDRO-ELECTRIQUES A FES ET A MEKNES . . . 4.64O KVA.
USINE HYDRO-ELECTRIQUE A EL KANSERA DU BETH 15.44OKVA.
USINE HYDRO-ELECTRIQUE A KASBAH ZIDANIA .... 8.91Q KVA.
USINE HYDRO-ELECTRIQUE A LALLA TAKERKOUST ... 1 l.OOO KVA.
USINE THERMIQUE A OUJDA (MAROC ORIENTAL) ... 18.185 KVA.
USINES THERMIQUES A PETIJEAN, SALE, SAFI, MAZAGAN AGADIR.
PUISSANCE TOTALE INSTALLEE 189.185 KVA.
RESEAU DE TRANSPORT ET DE DISTRIBUTION :
(15O.OOOV, 6O.OOOV, 22.OOO V).
LONGUEUR DU RESEAU 2.48O KM.
La Société fournit le courant nécessaire à l'alimentation de la plupart des villes et de nombreuses agglomérations reliées à son réseau, l'énergie nécessaire à la traction électrique des chemins de fer, aux centres miniers et aux industries.
Elle fournit en outre aux régions maraîchères des Zenata - Fédala et d'Insgane et aux régions agricoles des Triffas, du Rharb, des Beni-MTir, de Berrechid, des Beni-Moussa, des Targa, l'énergie nécessaire à l'amélioration de l'habitat rural, aux pompages, labourages, battages, etc...




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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 03-f_023

- L'arrivée à Tit Mellil sur sa semi-remorque spéciale de 120 tonnes, du premier transformateur triphasé 150.000/60.000 volts de 40.000 kVA, actuellement en service. Complètement équipé l'appareil pèse 150 tonnes. (Ph. Gillot).

... 3° Trois jeux de barres 60.000 volts avec deux sectionnements longitudinaux, couplage et auto-transformateur de 20.000 kVA destiné notamment au réglage de la tension du réseau nord ;
4° Quinze départs 60.000 volts en trois tranches de cinq départs ;
5° Deux transformateurs 60.000-22.000 volts de 2.500 kVA ;
6° Sept départs en 22.000 volts, dont deux alimentent les transformateurs des postes auxiliaires, et trois le réseau des Zénatas-Fédala.
L'organisation des travées de 60.000 volts du poste a été connue en tranches séparées de façon à limiter les courants de court-circuit sur le réseau de distribution 60.000 volts issu de ce poste.
Les transformateurs ont été fournis par Alsthom, et l'appareillage électrique est de la Société Jeumont.
Rappelons que le génie civil a été exécuté par l'entreprise Quillery, rue de Vouziers, à Casablanca.
Terminons en signalant qu'une liaison téléphonique par câble enterré est établie depuis quelques mois entre le poste de Tit Mellil et le Poste Central de Répartition des Roches Noires.

LE POSTE DE FES EL OUALI

Nous avons dit que le réseau à 150.000 Volts en cours d'établissement comprenait une artère Afourer-Oujda devant relier, au départ du poste d'Afourer, les usines de l'Oued el Abid (Bin el Ouidane et Afourer) à la région d'Oujda, réalisant ainsi l'interconnexion entre le Maroc occidental et le Maroc oriental.
Sur cette artère, longue de 580 km., deux postes doivent être installés : l'un à son point d'aboutissement à Oujda, l'autre en cours de parcours à Fès el Ouali.
Le poste de Fès el Ouali doit assurer :
— la coupure du réseau 150.000 volts et sa régulation éventuelle par machines synchrones, celles-ci pouvant également intervenir ultérieurement dans la stabilité du réseau ;
— l'interconnexion, avec le réseau 150.000 volts, du réseau 60.000 volts qui aboutit à Fès et compléter ainsi l'alimentation de l'importante région consommatrice de Fès, qui n'est actuellement assurée que par les usines locales et la ligne 60.000 volts El Kanséra - Meknès - Fès, l'étendre en outre, notamment vers Taza ;
— la liaison future avec les centres de production envisagés sur le Sebou. et notamment avec l'usine projetée d'Aïn el Ouali.
Pour remplir les différents rôles ci-dessus, les installations projetées du Poste de Fès el Ouali, comporteront : un poste 150.000 volts où pourra être installé éventuellement un compensateur synchrone à proximité immédiate des transformateurs ; un poste 60.000 volts ; un bâtiment de commande ; un hall de décuvage ; une cité du personnel et les divers bâtiments annexes.
Le poste 150.000 volts comprendra deux jeux de barres ayant chacun deux sectionnements situés de part et d'autre d'une travée de couplage :
— 4 départs 150.000 volts dont deux équipés en première étape (1 vers Afourer, 1 vers Oujda) ;
— 2 transformateurs 150.000-60.000 volts (dont un équipé en première étape) de 30.000 kVA chacun, avec réglage en charge et comportant un enroulement tertiaire à 11 kilovolts susceptible d'être relié à un compensateur synchrone ;
— 3 départs non équipés en première étape vers l'usine d'Aïn el Ouali (supposée devoir comporter trois groupes conjugués avec les transformateurs élévateurs) ;
— 1 travée de couplage et 2 travées de réserve.
Le poste 60.000 volts sera constitué par deux jeux de barres comportant chacun un double sectionnement et :
— 2 arrivées de transformateurs, (1 équipée en première étape) ;
— 4 départs de lignes (2 équipés en première étape) ;
— 1 travée de couplage ;
— 1 transformateur 60.000-5.500 volts de 1.200 kVA, destiné à l'alimentation des services auxiliaires du poste ;
— 2 travées de réserve.
La liaison entre le poste 60.000 volts et les transformateurs 150.000-60.000 volts sera assurée par câble 60 kilo-volts.
Les installations définies ci-dessus seront installées à proximité immédiate de l'usine future d'Aïn el Ouali, sur le Sebou, à environ 20 kilomètres au sud-est de Fès.
Cette juxtaposition présente divers avantages dont notamment la diminution des frais d'établissement de la liaison poste-usine, qui comportera vraisemblablement trois lignes 150.000 volts, ce qui entraîne la simplification de l'appareillage de l'usine, la protection des blocs alternateurs-transformateurs de l'usine pouvant se faire avec les disjoncteurs 150.000 volts du poste.
Les travaux relatifs au poste de Fès-el Ouali sont sur le point d'être entrepris, les consultations relatives au matériel d'équipement sont en cours.
Le poste de transformation de Fès el Ouali sera mis en service en même temps que le poste d'Afourer.

Le Poste d'Oujda

Le rôle principal du poste d'Oujda sera d'assurer l'interconnexion, avec le réseau 150.000 volts, du réseau 60.000 volts régional et fournir ainsi à la consommation du Maroc oriental de l'énergie d'origine hydraulique, en provenance des usines de l'Oued el Abid.
En contrepartie, la centrale thermique d'Oujda pourra dans certaines périodes, et en cas de nécessité, fournir à la région de Fès l'appoint de ses possibilités excédentaires de production d'énergie.
Enfin, en raison de sa situation géographique à la frontière de l'Algérie, il n'est pas exclu que le poste d'Oujda puisse, dans l'avenir, devenir un poste de coupure et de régulation à une frontière d'interconnexion.
A sa mise en service, le poste d'Oujda comprendra essentiellement :
— 1 départ 150.000 volts vers Fès ;

—. 1 transformateur 150.000-60.000 volts de 30.000 kVA avec réglage en charge, et comportant un enroulement tertiaire à 11 kilovolts susceptible d'être relié à un compensateur synchrone ;
— 2 départs en câble 60.000 volts vers
le poste 60.000 - 5.500 - 22.000 volts de la
centrale thermique ;
— 5 départs 60.000 Volts, permettant
de regrouper à partir du poste, tout le
réseau 60.000 volts régional ;
— 1 bâtiment de commande, un hall
de décuvage, une cité du personnel et les
divers bâtiments annexes.
Les installations définies ci-dessus seront installées à proximité de la centrale thermique, sur la route d'Oujda à Mar-timprey-du-Kiss.
Le poste d'Oujda sera mis en service peu de ternes après le poste de Fès el Ouali.


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LIGNES ET POSTES 60.000 ET 22.000 VOLTS

Toutes les usines de production électrique, sauf les secteurs encore séparés d'Oujda et d'Agadir, et l'installation Diesel de Mazagan, sont directement interconnectées sur le réseau général de 60.000 volts. Cette tension a été adoptée parce qu'elle répondait le mieux aux conditions spéciales dues aux grandes distances séparant les usines de production et les centres de consommation, le réseau général devant souvent desservir les abonnés.
L'exploitation de ce réseau, primitivement installé à l'exemple des réseaux français, donna lieu à quelques déboires. A partir du coucher du soleil et pendant toute la nuit, des avaries se produisaient, provoquées par des contournements et des perforations d'éléments. Cette mauvaise tenue des isolateurs était due à des dépôts salins amenés par des embruns marins et à un état hygrométrique élevé de l'atmosphère. Accumulés en période sèche, ces dépôts se dissociaient dès que l'humidité ambiante se condensait en gouttelettes sur les éléments et créaient ainsi le long de la ligne une voie conductrice qu'empruntait l'arc de contournement.
Après divers essais pour parer à cet inconvénient, les lignes 60.000 volts furent équipées de chaînes d'isolateurs formés de quatre éléments type « bain d'huile » munis d'un protecteur en cuivre ayant pour but d'éviter les entrées d'eau de pluie dans les éléments d'où elle chasserait l'huile, et d'abaisser la tension de l'arc de contournement à une valeur inférieure à celle de perforation.
Depuis 1941 un nouveau type, d'un prix de revient moins élevé, a été adopté. Il s'agit du type C.T.B.H. (Capot Tige Bain d'Huile).
Mais les moineaux apprécient les perchoirs que les hommes mettent si généreusement à leur disposition, et les isolateurs leur parurent propres à y bâtir leur nid. Ces locataires clandestins provoquent par leur imprudence inconsciente des incendies qui, s'ils sont limités dans l'espace, n'en sont pas moins grandement préiudiciables. En effet le moineau, à l'abri du protecteur, trouve à l'intérieur même de l'isolateur un coin éminemment propice à l'édification de son logis. Un brin de paille s'imbibe d'huile et il suffit de peu de chose pour y mettre le feu. Le nid bâti non sans peine, est ainsi la proie des flammes, et la chaleur de l'incendie provoque la rupture de l'isolateur et parfois la détérioration de toute la chaîne.
En attendant que la forme des isolateurs soit modifiée partout, afin d'interdire leur accès à la gent ailée, on a été amené à placer dans les isolateurs des extincteurs composés d'une ampoule de verre contenant du tétrachlorure de carbone. Sous l'effet de la chaleur du feu, l'ampoule se brise et éteint aussitôt l'incendie.
Un autre danger se manifesta. Cette fois c'étaient les cigognes qui, faisant leur nid au sommet des pylônes, provoquaient des amorçages directs à la masse par l'apport de brindilles ou de petites branches. Heureusement ces « demoiselles » sont assez maniaques et fidèles à leur pied-à-terre. Sur les bras des pylônes, aux points particulièrement fréquentés par les cigognes, on disposa des tôles pliées à angle aigu. Ainsi les grands oiseaux ne pouvaient plus se poser confortablement, à plus forte raison bâtir leur nid, et par conséquent, fut éliminée cette cause d'avarie.
Pour les lignes destinées à la distribution seulement, on a adopté la tension à 22.000 volts. Les isolateurs sont du type suspendu sur le littoral et du type rigide à l'intérieur des terres. On tend de plus en plus d'ailleurs, même en bord de mer, à abandonner les chaînes d'isolateurs pour les remplacer car un isolateur rigide, type 335 AT.
Toutes ces lignes sont établies sur pylônes métalliques ou poteaux en béton armé, exceptionnellement sur poteaux de bois. La ligne Lalla Takerkoust-Azgour, au tracé très accidenté, dans une région montagneuse et soumise à d'abondantes chutes de neige, est montée sur pylônes et portiques à bras articulés.
Un certain nombre de postes de coupure et de distribution équipent les lignes à 60.000 volts. Mis à part les postes de transformation des usines de production, dont nous avons parlé à l'occasion de la description de ces usines, il existe de ces postes à Sidi el Aïdi, Morizig, Mechra ben Abbou, Ben Guérir, Louis-Gentil, Khouribga et Port-Lyautey. Un portique de coupure se trouve à Sidi Slimane.
Ces postes sont généralement équipés en protection sélective de façon à limiter automatiquement au tronçon avarié, l'interruption de courant due à une avarie de lignes.
L'IMPORTANCE DU RESEAU
Au 31 décembre 1950, la longueur des lignes de transport de force et de distribution, était la suivante :
En 150.000 volts .... 135 kilomètres
En 60.000 »» 1.190 —
En 22.000 »» .... 980 —
En 5.500 »» .... 90 —

Les câbles en aluminium-acier dans les lignes d'interconnexion

Toutes les lignes d'interconnexion à 60 et 150.000 volts ont été réalisées en câbles aluminium-acier. Ces câbles ont été fabriqués en France par les Tréfileries et Laminoirs du Havre et la Cégédur.
L'emploi des câbles en aluminium-acier pour le transport d'énergie électrique s'est généralisé en France depuis une vingtaine d'années : ce type de conducteur a connu un succès semblable en Europe continentale : la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d'Amérique l'ont utilisé plus tardivement, mais leur emploi est maintenant général dans ces deux pays.
Ces câbles sont composés d'une âme consistant en un (ou plusieurs) fils câblés d'acier galvanisé et de fils d'aluminium câblés autour de cette âme. L'âme en acier assure pour la plus grande part la résistance mécanique du câble et les fils d'aluminium en constituent la partie conductrice.
Le câble aluminium-acier est le câble type pour les lignes d'inter-connexion à haute et très basse tensions.
En effet, étant donné les sections d'utilisation de ces câbles, il en résulte une diminution des pertes par effluves « effet Corona ».
Son prix est très largement inférieur à celui du conducteur en cuivre de même résistance électrique et son emploi conduit à une économie sur les frais d'installation.
C'est l'augmentation de la résistance mécanique qui constitue le principal avantage de l'aluminium-acier : elle permet de réduire les flèches et par suite, la hauteur des pylônes ou en augmentant la portée, de réduire le nombre de pylônes et par là de faire des économies sur les indemnités aux propriétaires du terrain, sur les isolateurs, l'appareillage et le montage. On peut dire que la portée moyenne est augmentée de 20 à 40 %. Dans les régions montagneuses, l'emploi de l'aluminium-acier autorise la mise en place de lignes qui, sans lui, seraient irréalisables.
La liaison Afourer-Fès sera assurée par des câbles aluminium acier d'une section totale de 288 mm2.
Leurs caractéristiques sont les suivantes : section nominale d'aluminium : 234 mm2 ; nombre de fils : aluminium 30, acier 1 ; diamètre des fils composants : 3.15 mm. ; diamètre extérieur du câble : 22,05 mm. ; noids au kilomètre : 1.083 kg. ; charge de rupture totale : 9.220 kg. ; résistance électrique du km. de câble à 20° : 0,124. Les câbles répondront à la spécification technioue de la publication C. 65 de l'U.S.E.

L'électrificafion rurale
Afin de participer à la mise en valeur du pays, l'Energie Electrique du Maroc, partout où la qualité des cultures et la densité des installations agricoles modernes le justifiaient, a entamé un programme d'électrification rurale.
Un premier essai fut tenté en 1928 dans la zone maraîchère des Zenata.
Depuis, d'autres régions ont été électrifiées, notamment les Triffa et le périmètre de Sidi Slimane où une douzaine d'exploitations sont raccordées au réseau.
En 1938, l'E.E.M. commençait l'électrification de la plaine des Béni M'Tir, au sud de Meknès. Plus de vingt-cinq exploitations sont raccordées à la ligne 22.000 volts Meknès-Ifrane.
La plaine des Béni Moussa est desservie par une ligne de 22.000 volts, venant de Béni Mellal. Elle permet aux colons de la région d'exécuter les pompages nécessaires à leurs cultures d'agrumes et à leurs luzernières. Elle alimente également l'usine SAPCA (Société Anonyme de Pêcheries et de Conserves Alimentaires) qui couvre une surface de 2.400 m2 et qui est équipée d'un outillage perfectionné.
Enfin, la région des Targa, dans la banlieue de Marrakech, est également alimentée en énergie électrique. Il en est de même du centre de Berrechid (une vingtaine d'exploitations agricoles électrifiées) et celui d'Insgane, au sud d'Agadir.


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- La construction du poste 60.000 volts de la S.M.D., dit « de Camiran », à Casablanca (Entreprise Gagneraud). A droite et vu de profil, le bâtiment de façade. (Ph. Domergue-Lagarde).


LA DISTRIBUTION D'ELECTRICITE DANS LES GRANDS CENTRES URBAINS


Nous venons de parcourir les différents aspects de la production d'électricité. Comme pour tout cycle économique, à la phase de production succède celle de la distribution, moins spectaculaire sans doute, mais comportant elle aussi ses difficultés et ses techniques particulières, et nécessitant des équipements considérables auxquels correspondent des investissements d'une ampleur non négligeable.

LES ASPECTS PARTICULIERS DU PROBLEME
II n'est pas inutile, avant de décrire quelques-unes des grandes réalisations en cours dans ce domaine, de donner un aperçu des problèmes particulièrement complexes que pose la distribution dans les grands centres urbains du Maroc.
La première caractéristique de ce pays est sans conteste sa rapide évolution, l'accroissement considérable de sa population, de ses centres urbains et de ses activités industrielles.
Citons quelques chiffres concernant le développement des villes. A Casablanca, la population est passée de 280.000 habitants en 1940 à plus de 600.000 en 1950. Rabat, qui comptait 85.000 habitants en 1940, en a aujourd'hui 170.000.
Les besoins en électricité de ces agglomérations ont suivi la même évolution. A Casablanca, ils ont triplé en dix ans, passant de 45 à 140 millions de kWh par an. A Rabat, ils ont doublé. A Safi, la consommation a quadruplé dans le même temps.
Ce rythme d'accroissement annuel, qui a atteint 28 % pour l'année 1950, est donc plus de quatre fois supérieur à celui constaté en France depuis la guerre.
Et cette progression n'a rien qui puisse surprendre, si l'on veut bien considérer que des quartiers entiers se sont édifiés en quelques années seulement, tels le quartier européen de Bourgogne, et la médina d'Aïn-Chock à Casablanca, telle aussi la médina de Moulay Yacoub en cours de construction à Rabat.
Mais il est bien évident que pour suivre un tel développement, la Société Marocaine de Distribution d'Eau, de Gaz et d'Electricité (S.M.D.), chargée dès les premières années de la distribution d'électricité dans les principales villes du Maroc, a dû soutenir un effort constant et entreprendre des travaux d'équipement considérables.
Etant donné le caractère très particulier du développement de l'énergie électrique, il convenait, non seulement d'aller vite, mais aussi de prévoir large, afin de disposer toujours d'une marge de sécurité suffisante pour faire face aux à-coups de la progression des besoins. C'est cette politique, dans laquelle s'est engagée depuis longtemps la S.M.D., qui a permis de « tenir » sans graves incidents pendant toute la durée de la guerre, à un moment où il était impossible de poursuivre l'équipement des distributions et où justement les besoins s'accroissaient dans des proportions considérables.
Mais la rapidité du développement de la consommation n'est qu'un aspect du difficile problème de la distribution. Celle-ci présente d'autres caractéristiques dont il convient de ne pas sousestimer l'importance, tels le développement tentaculaire des agglomérations, et la diversité considérable des densités de consommation.
En effet, la construction, notamment à Casablanca, a tendance à se développer à la périphérie, alors que des terrains vagues restent longtemps insérés entre les grands immeubles du centre. Le distributeur doit donc poser de longues lignes à faible débit, dans des quartiers dont la voirie n'est pas toujours achevée. D'où la nécessité de procéder à des installations provisoires.
D'autre part, les consommations unitaires sont très diverses, selon qu'il s'agit d'un quartier résidentiel européen, d'une médina ou d'un secteur industriel.
C'est dans ce cadre diversifié à l'extrême et où les besoins s'accroissent à un rythme exceptionnel, que les exploitations de la S.M.D. achèvent les réalisations qui leur permettront, lorsque la production aura elle aussi rattrapé le retard dû à la guerre, d'atteindre le but fixé : satisfaction rapide des besoins nouveaux et qualité irréprochable du service, c'est-à-dire constance de la tension et continuité de la distribution.
Il va sans dire qu'on ne peut accorder au même titre à tous les usagers une qualité de service exceptionnelle : certaines industries ne peuvent s'accommoder d'une interruption, si courte soit-elle, tandis qu'un quartier résidentiel peut la supporter plus facilement. C'est donc avant tout les secteurs industriels où la vie économique est la plus active, qui doivent retenir en première urgence l'attention du distributeur.
C'est dans cet esprit que la S.M.D. s'est attachée à résoudre, au mieux des intérêts de chaque usager, le problème de la distribution, et entre autres dans les deux importants centres de Casablanca et de Rabat, sur lesquels nous allons insister.

LES REALISATIONS
I. CASABLANCA. — Casablanca est actuellement alimentée à partir de deux centres vitaux : le poste des Roches-Moires, et le poste 60.000 volts de la rue de l'Abbé-de-l'Epée, qui représentent une puissance globale de 35.000 kVA, à peine suffisante pour satisfaire les besoins actuels. Les études faites ont prévu le quintuplement de cette puissance (170.000 kVA) lorsque la saturation sera atteinte, et la S.M.D. a pris ses dispositions pour réaliser par étapes le programme qui permettra de faire face à ces besoins futurs. C'est ainsi que l'on procède actuellement à la construction d'un nouveau poste 60.000 volts, situé rue de Camiran, oui sera, dès l'achèvement de la première tranche de travaux, en mesure de fournir une puissance supplémentaire de 30.000 kVA. Cette puissance pourra être ensuite portée progressivement à 70.000 kVA par l'adjonction d'unités de 10.000 kVA.
Il convient de dire quelques mots de ce nouveau centre, qui sera pourvu des tous derniers perfectionnements.
Le poste « Camiran » sera alimenté en interconnexion par le réseau général en 60.000 Volts, lui-même alimenté par le poste de Tit-Mellil, point de convergence des centrales hydrauliques de Si Saïd Machou, Im'Fout et Daourat, et par la suite Bin el Ouidane-Afourer, et par la future centrale des Roches-Noires, en cours de réalisation. Plus tard, le poste Camiran pourra être alimenté directement par Tit-Mellil.




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- S.M.D. :
- Poste Aguedal, Rabat. Poste Camiran, Casablanca.



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- T. P. S., Travaux et Procédés Spéciaux, Casablanca.


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- C.C.E.E., Compagnie Chérifienne d'Entreprises Elevtriques, Casablanca.
- MARFLE, Casablanca.


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- Etat des travaux du nouveau poste abaisseur 60.000/5.500 v. dit « de l'Aguedal », à Rabat. Au premier plan, le poste proprement dit ; au fond la tour de décuvage. (Doc. S.M.D.)
- SMD Casablanca : accroissement de la puissance et de la consommation d'énergie.

Le poste Camiran prendra en charge, du côté 5.500 volts, le centre de la ville, les quartiers de la route de Bouskoura et le port. Des câbles H.T., issus du poste, répartiront l'énergie dans ces différents quartiers.
Le poste intégralement du type intérieur, et d'une facture architecturale au modernisme soigné, comprend :
— une partie 60.000 V., répartie sur trois étages, et comprenant, au sous-sol, les disjoncteurs à air comprimé ; au rez-de-chaussée, les sectionneurs à commande pneumatique et les transformateurs d'intensité ; et au premier, les jeux de barres, sur lesquelles se font les arrivées ;
— une partie 5.500 V., avec au sous-sol les sectionneurs de consignation  des  câbles  de  départ,   et les jeux  de  barres  de transfert ;  au rez-de-chaussée  les  salles de  contrôle  automatique ;  et  au  premier,  les  disjoncteurs,  les  sectionneurs  d'aiguillage et les jeux de barres.
Cette partie, et surtout la précédente, seront très intensément cloisonnées de façon à isoler entre elles les différentes cellules électriques.
Des dispositifs simples interdiront les manœuvres dangereuses, et des précautions particulières ont été prises pour interdire l'accès des cellules lorsque celles-ci seront sous tension.
— le bâtiment de façade, qui couvre plus de 700 m2 donnant sur la rue de Camiran, est constitué par la tour de décuvage (30m. x 11 m. ; haut. 20m.) équipée d'un pont roulant de 60 tonnes, et par la salle de contrôle centralisé,  cerveau de l'ensemble, qui groupe toutes les commandes, les signalisations
et les liaisons.
Au-dessous de cette vaste salle (24 X 11 m.), sise au premier, se trouveront les services auxiliaires : station de compression, réactances de neutre, transformateurs auxiliaires, batteries et groupe de charge, etc... Enfin, dans le sous-sol de multiples galeries assureront les liaisons de câbles et de filerie, rigoureusement cloisonnées.
— un bâtiment des locaux annexes, avec un atelier d'entretien, et un autre destiné au traitement des huiles  diélectriques.
— des habitations pour le personnel du poste.
L'ensemble des bâtiments reorésentera au total une superficie de plus de 2.600 m2.
Il est prévu, dans l'équipement, sept transformateurs 60.000/5.500 volts d'une puissance unitaire de 10.000 kVA à radiateurs séparés, avec réglage de la tension en charge. En première étape seront installés trois de ces engins, pesant 46 tonnes, et mesurant 4 m. 15 x 3 m. 50 et hauts de 5 m. 30.
Parmi les principaux fournisseurs de l'équipement, citons  : ...


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 10-f_110

- Raccordement des lignes 60.000 volts entre Casablanca et Tit Mellil.
- Un train de phosphates : locomotive B. B. 500 Alsthom.
(Ph. Flandrin)

... Alsthom, pour les transformateurs ; les Ateliers de Construction Electrique de Delle pour les disjoncteurs 60.000 V. ; C.E.M. pour les disjoncteurs 5.500 V. et la station de compression ; Merlin-Gérin pour les sectionneurs. Les appareils de mesure et de protection sont fournis par la Cie des Compteurs ; le comptage par Lantz et Gyr ; le pont-roulant par "la Société Schwartz-Hautmont ; et la câblerie par les Câbles de Lyon.
Les travaux de génie civil ont été confiés à la Société Marocaine des Entreprises Gagneraud ; l'équipement électrique aux Ets. Herlicq-Maroc ; et l'exécution des tableaux à la Société Marocaine de Force et Lumière Electriques.
Cet ensemble coûtera 600 millions de francs tout équipé, et son achèvement est prévu pour fin 1951.

II. RABAT. — A Rabat également, la S.M.D. s'est attachée à améliorer les conditions de distribution. L'alimentation en était jusqu'ici assurée par la sous-station de Salé, sur l'autre rive du Bou-Regreg, et qui dispensait à celle-ci l'énergie nécessaire au moyen de quatre feeders aériens surchargés.
La pièce maîtresse du renforcement en cours de réalisation, est le nouveau poste abaisseur 60.000/5.500 dit de « l'Aguedal », situé au sud de la ville, en un point qui permet d'atteindre les différents quartiers dans les meilleures conditions.
Ce poste a été conçu pour recevoir d'abord quatre transformateurs de 5.000 kVA, puis, ultérieurement, d'autres unités, qui porteront sa puissance à 40.000 kVA.
Ce poste comprendra donc :
— un poste 60.000  V.  de  type  extérieur à  deux jeux  de barres surbaissés.  Ce poste est équipé   pour   recevoir   quatre transformateurs de 5.000 kVA (dont trois installés en première   étape),   avec   possibilité   d'extension   du   nombre   et   de   la puissance unitaire des transformateurs. Ceux-ci sont pourvus de régulateurs de tension, permettant d'assurer sur le réseau une tension constante ;
— un poste à 5.500 V., équipé à 20 cellules, dont 12 départs et lui aussi susceptible d'extension.  Ce poste est adossé à un remblai destiné à en diminuer la hauteur apparente ;
— une  salle  de  contrôle,   de  plein-pied   avec   le   premier étage du poste 5.500 V., et située de telle façon qu'il est possible en même temps de surveiller le poste 60.000 V. Au-des sous de cette salle sont les auxiliaires ;
— une  tour de décuvage,  pour la manutention  et l'entretien du gros matériel du poste  et particulièrement les transformateurs. Cette tour est entourée par   les   locaux   annexes, magasins, ateliers, etc...

Mais l'activité de la S.M.D. ne se limite pas à ces deux grandes villes, et dans tous les centres urbains, elle renforce les réseaux pour les adapter aux besoins toujours plus considérables qui se manifestent. Des projets ont déjà été établis pour ces centres et l'on passera bientôt à la réalisation.
L'importance des grandes réalisations ne doit d'ailleurs pas faire oublier les difficultés d'exécution de travaux même modestes. L'on peut citer, par exemple, le cas du remplacement d'un simple poteau bois, au milieu de la médina de Fès, qui a nécessité à foute une équipe une journée entière de travail pour le transporter à travers les rues étroites, tortueuses et souvent couvertes.
Cependant, malgré le retard dû à la guerre et à ses conséquences, malgré l'accroissement considérable et continu des besoins du Maroc, il est possible de dire que, dès la fin de 1951, les principales pièces du programme de renforcement des réseaux urbains seront en place, et permettront d'assurer une distribution satisfaisante de toutes les quantités d'énergie disponible.

L’ÉLECTRIFICATION  DES C.F.M.


L'établissement de moyens de communication modernes au Maroc était dès la première heure l'une des tâches essentielles qui incombaient au Protectorat. Nécessaires pour mener à bien la pacification du pays, ils étaient aussi la condition de son développement économique.
Aussi, dès les temps héroïques, en même temps qu'étaient tracées les premières routes, un vaste réseau à voie étroite fut-il constiué, dans des circonstances souvent difficiles et qui n'étaient pas due qu'à l'insécurité : le déchargement du matériel, par exemple, et en particulier des locomotives, n'était pas chose aisée, dans la rade non aménagée de Casablanca.
Dès le lendemain de la première guerre mondiale, on se préoccupa de constituer le réseau à voie normale indispensable ; son installation se trouvait d'ailleurs grandement aidée, rappelons-le, par la nécessité d'assurer le transport des phosphates, dont l'exploitation commençait, ce qui donnait aux C.F.M. la certitude d'un revenu important et stable (il représenta longtemps plus de 50 % des recettes) leur permettant de poursuivre sainement leurs investissements.
Dès ce moment-là, l'électrification d'une partie importante des lignes fut décidée ; elle présentait  en  effet  toute  une  série  d'avantages :
— Réduction des importations de combustibles ;
— Consommation des surplus disponibles de la production électrique, permettant ainsi une plus grande mise en valeur des forces hydro-électriques   (en   particulier  le   premier  barrage  de  Si-Saïd-Machou,  1929) ; en effet, dans les débuts, les Chemins de fer   consommaient   près   de   25   %   de   la production d'électricité du Maroc ;
— Accélération  de  la  marche  des trains  et plus grande  régularité ;
— Suppression   des   dangers  d'incendie,   dus aux flammèches ;
— Suppression   du   problème   du   ravitaillement en eau, très ardu sur certaines lignes, comme celle de  Casablanca-Marrakech.
L'ouverture des différentes lignes, toutes à voie unique, concédées aux Compagnies suivantes : Compagnie des Chemins de Fer du Maroc (C.F.M.), Compagnie France-Espagnole de Tanger à Fès (T.F.i, Compagnie des Chemins de Fer du Maroc Oriental (C.M.O.), Compagnie du Méditerranée-Niger (M.N.), se fit à partir de 1923, et l'électrification suivit souvent de près, comme on pourra en juger par les deux tableaux que l'on trouvera au bas de la page suivante.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 11-f_110

- Débarquement  au  port  de  Casablanca  d'une  locomotive  BB  700  Alsthom. (Ph. Studios du Souissi).

EQUIPEMENT DES LIGNES
On adopta pour l'électrification le courant continu à 3.000 V, qui était alors envisagé par les réseaux français pour certaines de leurs lignes. Il permettait en effet l'utilisation, pour triphasées d'intérêt général et réduisait le l'alimentation des sous-stations, des lignes nombre de sous-stations nécessaires. Enfin, il facilitait la réalisation de la marche en « récupération » ; ce système, utilisé surtout sur la ligne des phosphates où la déclivité est de 10 à 12 mm. dans le sens du matériel chargé, et où circulent des convois de plus de 2.000 tonnes, assure des gains importants de courant.
La distribution du courant est assurée par des lignes aériennes à suspension caténaire simple comportant un câble porteur en bronze, de 98 mm2, supportant par « épingles à cheveux » du même métal, les deux fils de contact en cuivre de 107 mm2 de section situés à 6 m. au-dessus des rails. La ligne est divisée en sections de 1.386 m., comprenant en moyenne 22 portées, avec pylônes et consoles métalliques.
Le circuit de retour est assuré par les rails éclissés électriquement. Il est doublé par un câble de cuivre de 50 mm2, qui est fixé au sommet des pylônes et relié par l'intermédiaire de ceux-ci aux rails de roulement.
Les sous-stations transformant en courant continu 3.000 V le 60.000 V alternatif du réseau général et distantes entre elles d'environ 60 km., sont au nombre de 13, dont les caractéristiques sont résumées dans le tableau de la page 104.
Ces sous-stations, à l'exception de celle de Casablanca, actuellement en service, qui est à manœuvre manuelle, sont du type automatique ou semi-automatique, ce qui permet d'éviter les fausses manœuvres et de réduire le personnel nécessaire. Des relais voltmétriques et ampèremétriques temporises assurent en temps opportun les opérations de démarrage, de couplage, de réglage en charge et d'arrêt des groupes. Ceux-ci sont d'autre part protégés par des relais spéciaux assurant l'arrêt automatique en cas de surcharge, échauffement, court-circuit ou excès de vitesse. De même, des disjoncteurs ultra-rapides isolent les génératrices en cas de court-circuits.
D'autre part, il est envisagé d'acquerir ultérieurement deux sou-stations mobiles à redresseurs, réparties chacune en deux wagons spéciaux et constituant à la fois un groupe mobile de traction et un groupe feeder de départ à 3.000 V. Elles pourront par conséquent être placées en renfort en un point quelconque du réseau.
Le rendement de ces sous-stations atteint dans l'ensemble 80 %.

LE   PARC   TRACTION
Le parc traction comporte actuellement 57 unités, dont 14 acquises en 1950, et se trouve ainsi constitué :
— 23 locomotives BB à marchandises  (dont 7    appartenant au   réseau   Tanger-Pès) ; poids : 80 tonnes; vitesse limite : 80 km./ heure;   puissance   continue   :   1.250   CV ; 4 moteurs suspendus par le nez;
— 9 locomotives BB à marchandises ; poids : 88   tonnes;   vitesse   limite   :   80   km.-h.; puissance continue  : 1.800 CV; 4 moteurs suspendus par le nez ;
— 10 locomotives  BB  à  voyageurs;   poids   : 72  tonnes ;   vitesse  limite   :    90   km./h. ; puissance continue : 1.000 CV; 4 moteurs suspendus par le nez  ;
— 5  locomotives  BB  à  voyageurs ;   poids   : 88  tonnes ;   vitesse limite   :   115   km./h.; puissance continue : 1.800 CV ; 4 moteurs suspendus par le nez ;
— 10 automotrices BB à voyageurs, 3e classe-fourgon;   poids   :   66   tonnes ;    vitesse-limite   :   90  km./h. ;   puissance  continue   :
500 CV ; 4 moteurs suspendus par le nez.
Tout ce matériel est de construction française et a été fourni par Alsthom ou les Constructions Electriques de France.
Rappelons que le parc traction comprend d'autre part 19 locomotives Diesel électriques ...


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page 104

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 12-f_110

... dont 13 de 1.500 CV et 6 de 660 CV, utilisées sur le parcours Safi-Ben Guérir (en particulier pour le transport des phosphates de Louis-Gentil), ainsi que sur le réseau du Maroc Oriental (Oujda-Bou Arfa-Colomb-Béchar).
Ces locomotives Diesel sont de fabrication américaine.
Cinq machines Diesel électriques 1.500 CV et six machines Diesel électriques de 450 CV sont actuellement en commande.
La traction à vapeur, qui était assurée par un parc de 90 locomotives, la plupart du type 141 eu 230, n'est plus utilisée qu'aux manœuvres de gare.

L'EVOLUTION DU TRAFIC
Le trafic, depuis la création du réseau, n'a guère cessé de progresser et cela à un rythme rapide, comme l'indiquent les chiffres suivants :
— Pour l'ensemble du réseau, le nombre des voyageurs transportés est passé de 3 millions 500.000 en  1938,  à  7.900.000  en  1948
et à 6.515.688 en 1949 ;
— Le  tonnage   des   marchandises   était   de 1.866.331  tonnes  en  1927,  de  3.000.000  de tonnes en  1938 et de 6.900.000 tonnes en 1948,  6.757.347  tonnes  en   1949.
On atteignait ainsi les chiffres de 325 millions de voyageurs/km, et de 994.000.000 de tonnes/km, en 1938, et en 1948 : 722.000.000 de V./km. et 2.123.000.000 de T./km. Sur cet ensemble, la traction électrique représentait 28 % pour les voyageurs et 72 % pour les marchandises en 1938 et en 1948, respectivement 19 % et 81%. Entre autres, ont été assurés par elle les transports suivants : voir tableau ci dessus.


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page 105

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 4 15-f_110



- La   sous-station   de   Sidi  el   Aïdi   :3  groupes  moteurs  générateurs de 1.000 kW, alimentés en 60.000 volts. (Ph. Flandrin).

Les nouveaux aménagements

Le coefficient d'exploitation du réseau, qui était de 73,8 ';, en 1927, atteignait 96,5 cr en 1C46. L'augmentation continue du trafic laisse prévoir pour 1952 le transport de 12.700.000 tonnes de marchandises. Pour y faire face, il a été mis sur pied un programme de rénovation du réseau et du matériel, rudement éprouvés par le service intense des années de guerre.
Pour le matériel roulant, deux premières tranches, couvrant la période 1948-1950, ont permis l'acquisition de 14 locomotives électriques et de 2 locomotives Diesel électriques. Les deux tranches suivantes prévoient, d'ici 1C56, l'achat de 4 locomotives électriques et de 32 Diesel électriques, la traction à vapeur étant ainsi progressivement éliminée.
Le parc de wagons sera dans ce laps de temps porté de 330 à 370 wagons-voyageurs et de 4.791 à 5.881 wagons-marchandises.
Les améliorations d'ordre général permettront, entre autres, d'atteindre des vitesses de l'ordre de 115 km.'h., avec passage en vitesse de toutes les gares de la ligne Casa-blanca-Oujda.
L'électrification de plusieurs gares a déjà été réalisée (Aïn-Sebaa, Mansouriah, Casablanca-Port). Enfin, la section Casablanca-Sidi -el-Aïdi, assurant l'évacuation commune des phosphates de Khouribga et des minerais des Aït-Amar et de la région de Marrakech, va être doublée. Le premier tronçon de Casablanca à Sidi-Marouf est déjà achevé.
L'extension de la traction électrique à de nouvelles sections du réssau est envisagée.


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