|
| LE MAROC | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Lun 11 Juin - 8:42 | |
| page 104 - Agadir. Le chemin de ronde de la mosquée de la casbah. - Agadir. Un des chapiteaux de marbre trouvé à Founti. ... des mers marocaines et les habitants sont devenus aussi tempérés que le climat. Des luttes antiques, la ville et la mer gardent, comme un souvenir périmé, de vieilles fortifications, joie des touristes. La citadelle, la Scalla domine l'agglomération et la mer, commandant, par ses canons bien démodés, toute cette région et surtout les Iles qui protègent la baie. A Mogador, l'emprise française est particulièrement visible. Situé à 400 kilomètres de Casablanca, ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Dim 22 Fév - 9:26, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Lun 11 Juin - 8:43 | |
| page 105 - Taraudant. Vue générale. ... le port est susceptible d'un grand développement. Mogador la Tempérée tend d'autre part à devenir la grande plage marocaine. Cette ville démontre la variété du climat marocain. II est vraiment fortuné, l'Empire qui peut offrir à ses visiteurs et à ses habitants, avec les neiges de l'Atlas, la douce plage de Mogador.
L'intérêt de l'Extréme-Sud Marocain se concentre autour de deux villes : Agadir et Tarroudant, pays bien différent du reste du Maroc, région de transition entre la zone tropicale et la zone tempérée. Ce grand espace de terre pourrait à lui seul former un état, c'est le Sous. Il est curieux de le constater, les villes extrêmes du Maroc ont, de tout temps, excité la convoitise des étrangers. A l'Extrême-Nord, Tanger, nous l'avons vu, est la ville internationale par excellence. A l'Extrême-Sud, le Sous attire depuis mille ans, les prospecteurs de mines.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Dim 22 Fév - 9:30, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Lun 11 Juin - 8:44 | |
| page 106 - Habitation dans le Sous. ... Tanger, Agadir ! Voilà deux noms entrés dans l'histoire, deux étapes de la lutte entre la France et l'Allemagne. Tanger ! Le Kaiser y pénètre en triomphateur. Agadir ! Le navire allemand « Panther » la bombarde et ces deux incidents faillirent déclancher le grand cataclysme européen qui prit d'ailleurs naissance quelques années plus tard, indirectement, à Serajevo. Agadir est divisé en deux villes coupées par un ravin. Sa situation, au bord de la mer, au débouché du Sous qui est d'une fertilité moyenne, lui valut quelque temps l'occupation par les grands explorateurs des Pays-Bas, puis l'installation précaire des Portugais. Tarroudant, centre agricole du bled, est le pays rêvé des peintres. J'en connais un qui ne peut s'arracher au charme de son ciel, à la variété de ses couleurs. C'est qu'avec une température de serre chaude, l'eau opère ici des miracles en faisant croître une végétation luxuriante. Les remparts et les maisons rouges sont submergés sous les oliviers, les citronniers, les orangers, les rosiers, dans une infinie variété de tons : Ciel profondément bleu, pierres rouges, oliviers gris, fruits jaunes des citronniers, telles sont les couleurs qui crient à Tarroudant et dans les oasis du Sous.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Dim 22 Fév - 9:33, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Lun 11 Juin - 8:45 | |
| page 107 - Meknès. Bab Mansour. VIII Mecknès, Versailles marocain - - Les Aïssaouas passent - - Volubilis la Romaine - - Le pèlerinage de Moulay IdrissA u XVIIe siècle, vivait, au Maroc, un sultan curieux des choses de l'Europe; il mandait souvent près de lui, dans sa résidence de Fâs, des chrétiens prisonniers et les interrogeait sur les choses de leur pays. Dans les discours des derniers arrivés revenait souvent le nom d'un roi fameux devant qui tremblait l'Europe entière, d'un roi dont la puissance dépassait celle de tous les autres monarques, d'un roi qui s'entourait d'un luxe comme on n'en avait jamais vu jusqu'à ce jour dans aucune capitale. Le sultan orgueilleux et plein d'ambition, se prit à penser que la ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Dim 22 Fév - 9:36, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Lun 11 Juin - 8:48 | |
| page 108 - Meknès. Palais de Moulay Ismaël. ... splendeur du maître de la France pouvait être dépassée ou en tout cas égalée par lui devant qui tremblait le Maroc unifié. Avec une naïve simplicité qui ne s'encombre pas du cérémonial protocolaire de notre diplomatie européenne, Moulay Ismaël heureusement régnant sur l'Empire Fortuné, envoya à Louis XIV, roi des Français, un ambassadeur avec mission de lui proposer un pacte d'alliance. Ben Aïssa, délégué de sa Majesté Chérifienne vint à Versailles, y passa un an en des fêtes sans fin, en de somptueuses réceptions, en des palabres officielles et privées... puis il repartit vers son pays, sans rapporter la moindre ébauche de l'alliance souhaitée mais avec, dans ses yeux de Marocain, les féeriques beautés des palais royaux et, dans son cœur, le sourire inégalé des dames de la cour. Un souverain civilisé, devant l'échec aussi complet d'un ambassadeur, se fut calmé. Moulay Ismaël, tel un enfant, confia à son fidèle Ben Aïssa une bien plus importante mission : ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 17:56, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Lun 11 Juin - 8:49 | |
| page 109 - Meknès. Palais du sultan Moulay Ismaël. La porte de la Sultane.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:00, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Lun 11 Juin - 8:51 | |
| page 110 - Meknès. Ruines du palais du sultan Moulay Ismaël. « Retourne en France, lui dit-il, et demande à ce roi très puissant .-« la main de la fille, de la très belle princesse de Conti. L'éloge que tu « m'en as fait m'indique qu'elle est digne de prendre rang parmi les « huit mille femmes de mon harem. » Difficile mission. Les sourires qui avaient accueilli la demande d'alliance devinrent rires moqueurs quand le malheureux ambassadeur fit connaître à la cour le projet de son maître. Et Ben Aïssa retourna seul dans son bled, comme il était venu, sans ramener la jeune et belle princesse promise à d'autres destins. Après avoir eu l'esprit obsédé par la princesse royale, Moulay Ismaël fut pris d'un autre désir. Il conçut le projet de dépasser Louis XIV, dont il ne pouvait devenir ni l'allié ni le gendre, dans le domaine de l'apparat. Le roi-soleil, désertant Paris, avait créé son palais hors de sa vieille capitale, trop étriquée pour ses vastes conceptions. Sans autre but que d'imiter le souverain français, Moulay Ismaël quitte Fez, berceau de ses pères et capitale plusieurs fois centenaire de ses états, pour faire surgir, dans une campagne déserte, à quarante kilomètres de Fez, un palais dont la féerie surpasserait, en éclat et en originalité, Versailles lui-même. Ainsi naquit la fortune de Mecknès.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:03, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Mar 12 Juin - 9:52 | |
| page 111 - Meknès. Ruines de Rochichouab (l'un des palais du Sultan). Versailles reste debout, magnifiquement, après des siècles. Le Mecknès de Moulay Ismaël n'est aujourd'hui que décadence et désolation n'offrant à la vue que les vestiges d'impressionnantes ruines. Pour donner une idée de ce que furent ces palais à jamais endormis, écoutez ces chiffres fantastiques. Ils disent mieux que tout commentaire l'œuvre formidable des ouvriers du sultan. Aux portes de la ville, Moulay Ismaël commence par englober dans une ceinture de remparts plus de cent hectares. De ces murs, 40 kilomètres sont encore debout. Dans ce parc qui est encore un désert, il établit 30.000 indigènes et 4.000 prisonniers dont les équipes se relaient pour faire sortir de terre les palais s'ajoutant aux palais. Nées aujourd'hui dans l'imagination du sultan, les constructions sont exécutées dès le lendemain. En caravanes, les corvées se rendent à Volubilis, la ville de marbre et de pierre. Les esclaves chargent sur leurs épaules et transportent à plus de 50 kilomètres, les chapiteaux sculptés et les riches mosaïques qui fournissent les ornements des édifices nouveaux. Le forum, les thermes, les aqueducs de la cité romaine ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:06, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Mar 12 Juin - 9:53 | |
| page 112 - Meknès. Porte de la casbah. - Meknès. Fontaine Paparina. . .. disparaissent ainsi. Les magnifiques vestiges encore debout pour attester la grandeur des César, ne doivent leur salut qu'à la mort de l'orgueilleux sultan. Les constructions s'ajoutent aux constructions, les dépendances aux dépendances, toutes plus inutiles les unes que les autres... elles ne sont édifiées que pour satisfaire la fantaisie d'un homme. Que reste-t-il de tout cela aujourd'hui? Des murs gigantesques, des murs partout, des murs à perte de vue tous à peu près semblables, sous leur couche d'herbe verte en hiver et de paille desséchée et grise en été. Dans ce ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:09, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Mar 12 Juin - 9:54 | |
| page 113 - Meknès. Les haras du sultan Moulay Ismaêl. ... coin où pacagent quelques ânes étiques se dressaient, sur plusieurs kilomètres, des écuries pouvant contenir 12.000 chevaux. On voit encore les séparations des parcs et les rigoles par lesquelles on amenait l'eau dans les auges de marbre. Ici fut la ménagerie, quelques tiges de fer émergent, tordues et rouillées, marquant la place des cages. Voici l'autrucherie, les prisons, les serres... l'immensité silencieuse et anonyme des palais où vécurent les femmes. Des jardins de rêve, il ne reste que les eaux bondissantes d'un oued qui animait jadis des vasques ou de bruyantes cascades. Voici le palais préféré du maître, il n'en reste qu'une longue construction de style français où subsistent, ruines vivantes, les femmes des sultans déchus ou défunts. Il y a, dans cette plèbe de princesses éternellement recluses, des épouses d'Abd-el-Azis et de Moulay Hafid qui, entrées à seize ans dans le harem, ne connurent ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:12, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Mar 12 Juin - 9:55 | |
| page 114 - Meknès. Ancien palais Dar Beïda. (Actuellement école des officiers indigènes). ... jamais leur maître. C'est un coin plus nostalgique que les autres, presque abandonné, car les recluses ne reçoivent que la visite des esclaves porteurs de maigres rations. Il est pourtant un autre coin du palais que la vie n'a pas déserté. Quand on a parcouru plus de cinq kilomètres dans les ruines, qu'on a dépassé les aqueducs géants, les portiques, les salles délabrées, on est surpris de voir émerger un blanc minaret et un palais où ne poussent pas les ronces mais bien des forêts de géraniums et, sur les pergolas, les variétés les plus éclatantes de plantes grimpantes. Ce Dar Beïda fut l'un des dix palais édifié par Moulay Ismaël dans ces cent hectares. Il ne fut pas totalement dévasté par la population de Mecknès qui le trouvait trop loin de la ville pour en enlever les matériaux. Le maréchal Lyautey qui se laissait souvent guider par le charme des souvenirs, établit dans ces lieux restaurés une école d'élèves officiers indigènes. Ainsi, entre ces murs témoins de la barbarie d'Ismaël, les fils des notables viennent collaborer avec les fils des esclaves chrétiens pour édifier dans leur pays une œuvre morale de civilisation. Maintenant, dans les patios et les cours pavées de mosaïques s'alignent ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:16, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Mar 12 Juin - 9:56 | |
| page 115 - Meknès. Place Edine. Le marché aux oranges. ... à côté des canons très lourds des anciens sultans, à côté des archaïques bombardes, le svelte et puissant 75. Dans la mosquée où prièrent jadis des hommes cruels, vêtus de burnous, viennent maintenant demander la paix pour leur pays, de jeunes officiers que seul leur teint bronzé distingue de leurs frères français. Miracle de l'influence française ! Revenons vers la ville, voici la porte la plus belle du Maroc, Bab Mansour dont les dimensions colossales indiquent les proportions du Palais d'Ismaël. Cette porte reçut le nom de « Porte de l'Apostat ». Le chrétien qui la construisit, fut un des rares prisonniers qui se convertit à l'Islamisme. L'exception fut si remarquée et le geste si réprouvé que les arabes en ont gardé l'éternel souvenir. Mais oublions Mansour et, tout à côté de la porte de l'Apostat, accomplissons un pèlerinage, pénétrons dans un réduit obscur et là, laissons notre esprit remonter vers cette époque fastueuse d'Ismaël. Dans ce souterrain, des centaines et des milliers ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:19, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Mar 12 Juin - 9:57 | |
| page 116 - Meknès. Porte de la mosquée El Driba. - Meknès. Maison du Pacha. ... de chrétiens moururent, martyrs. Sous ces voûtes se réfugiaient, le soir, parqués et méprisés, les Européens que le hasard des navigations téméraires ou des tempêtes avaient fait aborder sur la côte africaine. L'émotion étreint les cœurs lorsque, pénétrant sous ces voûtes humides et aujourd'hui désertes, vous penserez que ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:23, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:08 | |
| page 117 - Meknès, Medersa Bou Anania.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:24, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:10 | |
| page 118 - Meknès. Mosquée Berdaïne. ... plus de 3.000 chrétiens y vécurent. Souvent des lueurs d'espoir durent traverser leur cœur; là en effet ils reçurent la visite des franciscains venus en vain, d'ailleurs, pourtraiter leur rachat. Là, l'ambassadeur de Louis XIV, Estelle, impuissant et les larmes aux yeux les vit mourir « faute d'un bouillon ». Ces murs furent ensanglantés par la cruauté d'Ismaël qui tuait ceux qui restaient fidèles à la foi chrétienne. Les catacombes de Rome et les arènes de Lutèce nous sont sacrées parce qu'elles burent le sang des martyrs... Pourquoi le seraient-elles plus que ces souterrains où une foule anonyme succomba sans l'espoir d'une croix sur la tombe, sans la consolation d'une parole amie ni d'une prière dans la longue agonie. Telle est Mecknès, Versailles formidable, édifiée sur le sang versé par le plus cruel des princes qui, durant un règne de 80 ans, tua, dit la tradition, plus de 30.000 êtres humains.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:29, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:11 | |
| page 119 - Meknès. Rue Kartoun. Mais il n'y a pas à Mecknès, que la ville silencieuse et ruinée de Moulay Ismaël. Tout à côté, prospère une cité ardente, s'étageant sur une colline très longue et offrant à la vue un merveilleux panorama avec de nombreux minarets et des coins de verdure. Car, à Mecknès, les jardins abondent. L'occupation française a ajouté au jardin des sultanes et aux immenses oliveraies, un parc public, longeant l'Oued Fekrane et un immense jardin d'essai où l'on a planté, avec plein succès, plus de dix mille arbres venant de chez nous. Les quartiers de Mecknès sont divers. Ils présentent, chacun, un cachet particulier. Leur disposition actuelle date de l'époque de la splendeur de la ville. C'est Moulay Ismaël qui parqua les Juifs dans un original Mellah. C'est lui qui étendit la médina et l'agrémenta de fontaines et de mosquées. C'est ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:32, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:12 | |
| page 120 - Mosquée Bab Berdaine. ... lui enfin qui édifia pour l'armée noire, dont il fut le créateur, ce quartier spécial encore réservé aux descendants des soldats par lesquels ce sultan cruel établit son autorité. Mecknès participe enfin de façon capitale à la vie religieuse du Maroc. Elle est le centre de l'importante confrérie des Aïssaouas qui se ramifient dans le Maroc tout entier et dans presque tout l'Islam. C'est une ville où les siècles passés ont laissé de grandioses souvenirs et où les temps présents perpétuent une tradition millénaire.
Des cris, des clameurs, des hurlements, des vociférations, des drapeaux verts et rouges dans un nuage de poussière, une cohue de curieux pressés, écrasés, entassés dans les rues étroites ou sur les places ! Dans ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:37, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:13 | |
| page 121 - Meknès. Fontaine Edine. - Meknès. Intérieur d'un fondouk. ... ce fourmillement d'êtres humains de toutes races, de toutes couleurs, de tous pays, circulent des hommes ensanglantés, les yeux révulsés, les vêtements en lambeaux... ce sont les Aïssaouas qui célèbrent à Mecknès leur grande fête annuelle, leur Moussem. Dans des ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:39, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:14 | |
| page 122 - Meknès. Mosquée Sidi Hamed. ... temps très lointains, un grand marabout nommé Aïssa prêchait à travers le Maroc la pure doctrine islamique. Poursuivi par les sultans, il accomplit un miracle qui fut l'origine de sa renommée. Aux gens qui l'entouraient il demanda, de la part de Dieu, le sacrifice de leur vie. L'un des assistants s'offrit en victime. Aïssa le conduisit dans sa maison lui affirmant qu'il allait le sacrifier. A sa place, il égorgea un mouton dont il fit ruisseler le sang sous sa porte, de manière à faire supposer aux autres spectateurs que le sacrifice de la première victime était accompli. Aïssa sortit alors et demanda au peuple d'autres victimes. Des hommes se présentèrent et ainsi l'expérience se renouvela jusqu'à 50 fois. Satisfait, le représentant de Dieu dévoila son stratagème et prédit au peuple que le sacrifice accepté, mais non consommé donnerait aux sectateurs de la nouvelle confrérie le pouvoir d'accomplir des miracles et de faire couler leur propre sang, tout en ne mourant pas. Depuis cette époque héroïque, la confrérie des ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:45, édité 2 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:15 | |
| page 123 - Meknès. La fête des Aïssaouas. ... Aïssaouas a dévié dans son esprit. Elle ne professe plus aujourd'hui que le culte du sang. Mystère des sciences occultes, énigmes vivantes, les Aïssaouas accomplissent en effet des miracles, des miracles monstrueux. Incapable de m'expliquer les phénomènes que j'ai vus dans les rues de Mecknès, je vais simplement les décrire. Situez-les dans le cadre incomparable d'une rue marocaine, avec les souks sordides, avec les odeurs de menthe, avec les encombrements d'ânes, de mulets, de mendiants, pendant une journée très chaude, dans un ruissellement de soleil. Pour l'accomplissement de ces miracles, il faut, je crois, cette atmosphère surchauffée, cette ambiance de naïve crédulité. Il faut le trépignement de la foule et le soleil qui fanatise... mais voici les Aïssaouas. Formant des cercles d'une cinquantaine d'hommes, ils commencent de se balancer sur leurs jambes, en imprimant à leur tête un mouvement rythmique d'arrière en avant. Leur balancement est saccadé par une ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:47, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:16 | |
| page 124 - Meknès. Fêtes des Aïssaouas. ... espèce d'invocation, tantôt murmurée comme une prière, tantôt hurlée comme une insulte. La phrase très courte, le dandinement incessant ont vite accompli leur effet. Les hommes s'hypnotisent, se suggestionnent à un point tel qu'ils deviennent insensibles à tout. Ils ne connaissent, ne désirent qu'une chose : verser leur sang, voir couler le sang, boire du sang. Peu à peu, les dandinements deviennent convulsions. Suivant les sujets, les membres se raidissent dans une effrayante immobilité, ou au contraire, se livrent à des mouvements fébriles que rien ne peut arrêter. Ils sont alors en une sorte d'hypnose et accomplissent des gestes, comme mus par une force invisible. Ils saisissent à leur côté une hache en métal ou un marteau. Avec ces instruments, ils se donnent de grands coups sur la tête ou sur les membres. D'autres creusent dans leur chair avec leurs ongles des sillons profonds d'où bientôt le sang s'écoule. Quand la tache rouge met trop de temps à se répandre, un de ceux qui saignent rend à ses voisins le service de les frapper à tour de bras.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 23 Fév - 18:51, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:18 | |
| page 125 - Meknès. Fêtes des Aïssaouas. Alors commence, à travers les rues, un impressionnant défilé. Ces sauvages teintent leurs doigts de sang et se barbouillent la figure et les vêtements. On devine seulement leurs yeux sous une couche rouge de sang coagulé. Leur ardeur augmente, leurs contorsions sont telles qu'une seule suffirait à rompre les os d'une homme normal. Certains introduisent leur index sous leur paupière et font sortir leurs yeux qui pendent hors de l'orbite. Ils sont ainsi 10.000, accourant tous les ans dans leur capitale, autour du tombeau de leur saint, en septembre, pour célébrer la fête du sang. Et leurs exploits durent huit jours. La confrérie des Aïssouas constitue un vaste mouvement presque dissident de l'Islam car les pieux musulmans considèrent ces fanatiques comme vivant hors de la société de Mahomet, comme des incroyants possédés de l'esprit du mal. La foule cependant leur témoigne sa sympathie. Rusés, les Arabes ne veulent pas contrarier l'esprit du mal; aussi, ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Mar 24 Fév - 8:39, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:19 | |
| page 126 - Meknès. Mosquée de Sidi Ben Aïssa, patron de la confrérie des Aïssaouas. ... offrent-ils aux Aïssaouas toutes sortes de présents. Du haut des terrasses, ils leur lancent des moutons vivants. Les confrères se précipitent sur 'animal, le mordent, mangent sa chair qu'ils dépècent avec leurs doigts. Ils se repaissent de cette victime jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que les os abandonnés au bord du chemin. Il y a quelques années, une femme portant son enfant sur son dos, à la mode arabe, se pencha pour voir de plus près dévorer un mouton. L'enfant glissa et tomba dans le cercle des fanatiques qui le dévorèrent sans qu'on pût le sauver. Faute de moutons ou d'autres victuailles, les Aïssaouas mangent des serpents, du verre pilé, de la terre, des épingles, de petits cailloux... sans que leur santé soit atteinte. Voilà n'est-il pas vrai, un aspect du Maroc qu'il faut connaître. Devant ces faits, les récits des missionnaires remontent à l'esprit et on peut revivre au Moussem de Meknès les histoires les plus fantastiques, les plus barbares.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Mar 24 Fév - 8:43, édité 1 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:20 | |
| page 127 - Meknès. L'église de la ville nouvelle. Dans les cris, les clameurs, les hurlements, la poussière, le sang et la folie, les Aïssaouas passent. Regardez-les avec curiosité mais n'essayez ni de les arrêter, ni de les comprendre, vous en mourriez. Venez plutôt avec moi dans une maison modeste de Mecknès pour y voir la magistrale opposition entre la civilisation chrétienne, française, et la barbarie marocaine. Dans un coin reculé, des femmes de chez nous, des religieuses franciscaines recueillent les petites orphelines que des indigènes inhumains abandonnent au seuil des mosquées ou dans les cimetières. Là vous verrez des religieuses penchées sur la grande misère humaine, vous les verrez cultiver dans l'âme de ces pauvres petites abandonnées le sentiment de la dignité à laquelle a droit tout être vivant. Là vous verrez ces mamans adoptives soigner et dorloter des petites Aïcha, des petites Batoul, des petites Fatma. Elles ne les baptisent pas car cela ferait dans Mecknès une révolution, mais elles leur donnent, avec le goût de l'existence, une profession qui leur permettra de vivre honorablement, elles leur inculquent la notion du bien et du mal, elles ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Mar 24 Fév - 8:47, édité 2 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: LE MAROC Sam 16 Juin - 8:21 | |
| page 128 - Volubilis. La grande voie romaine (Décumanum Magnus). ... leur donnent enfin le grand exemple de la charité, de l'abnégation, du dévouement. Par de semblables orphelinats, par l'exemple des de Foucauld et des sœurs franciscaines nous arriverons à conquérir peu à peu l'âme marocaine, nous parviendrons à nous faire aimer et à détruire définitivement le culte inhumain du sang et les épouvantables boucheries des Aïssaouas. Il est curieux que les religieuses franciscaines aient justement choisi, pour l'exercice de leur immense charité, Mecknès, pays du célèbre Aïssa, capitale de la confrérie la plus barbare du Maroc.
Les injures du temps, les dévastations méthodiques opérées par les sultans, les prélèvements effectués au cours de dix-huit siècles par les populations, les tremblements de terre, les incendies n'ont pas réussi ...
Dernière édition par Pierre AUBREE le Mar 24 Fév - 8:49, édité 1 fois | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: LE MAROC | |
| |
| | | | LE MAROC | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |